lundi 17 juin 2013

Quand les aveugles essaient de guider quelqu'un qui voit, ceci malgré lui, il se fâche

7 artes 
 1Grammatica: Quand les aveugles essaient de guider quelqu'un qui voit, ceci malgré lui, il se fâche
 2Rhetorica: Trois tueries sans armes, trois mesures
 3Dialectica: Leçons de logique
 4Arithmetica: Pourquoi l'Arithmétique et la Prudence sont liées
 5Musica: À propos Sonata Nemetodurica - le "making of"
 6Geometria: Géométrie
 7Astronomia: Astronomie, deux lettres, sur l'épistémologie naturelle et surnaturelle
  Geo/AstroTrigonométrie dans le temps, ça donne quoi?


Il m'est arrivé deux fois aujourd'hui de trouver un argument que tel ou tel prêtre pourrait utiliser contre moi et mes activités, s'il s'obstine a me juger sans avoir une quelleconque intention d'écouter mes arguments ou de tenir dûment compte de mes arguments en jugeant la question.

Ce matin, si un prêtre est évolutionniste (comme le sont pour leur malheur la plupart de la hiérarchie de Vingt-Trois à Paris, si je ne devais plutôt dire pseudo-hiérarchie) ce matin je trouvais un argument en faveur de l'évolution tiré par la parallèle de la si-dite évolution phonétique. C'était le livre Phonétique historique du Mycénien et du Grec Ancien publié par Michel Lejeune, avec le concours de Centre Nationale de Récherche Scientifique, et c'était le paragraphe 13, sur la nature prétendument inconsciente, lente et graduelle, insensible et involontaire des changements phonétiques.

L'histoire de l'articulation de la lettre R en certaines langues (en dehors du Grec, pour prendre des exemples plus connus que les siens) - trémulante ou fricative de la pointe de la langue vers la limite entre la gencive et le palais dur ou autrement trémulante ou fricative de la gorge contre le dos de la langue - ne permettent ni gradualité, ni inconscience pour le remplacement d'un R avec un autre. La gradualité n'est pas possible en phonétique à des échelles infiniment petites, vue qu'il y a des points plus idéaux que les autres (pas toujours tous utilisés) pour découper le continuum de l'espace créé par bouche ouverte avec la langue et les lèvres variables - et ceci concerne les voyelles, les sons les plus variables avec de nuances physiquement infinies quand même possibles.

Entre [p] français et [p' ou ph] nord-allemand et encore le [b] français ou nord-allemand il y a les possibilités de tenuis, d'aspirata, de media (=tenuis voisée), et peu de langues y ajoutent l'articulation un peu difficile et forcée qu'on appelle media aspirata. Il n'y a pas de possibilité physique qu'une media prenne dix intermediaires avant de se changer en tenuis, ni l'inverse. Entre un -s finale et l'absense de consonne finale, il y a le pas directe ou le -h finale (arroz con pescado se prononce en des régions comme arrós con pescado mais en certaines comme arroh con pehcao - avec des -h audibles) ou encore l'intermédiaire par -z, comme dans le vieux germanique reconstruit, qui donne -s dans le gothique (dont on ne sait pas s'il a été un -z ou non), un -r (d'abord distinct du r initial, probablement comme "ere" de "erre") dans le nordique et une absense dans le westique.

Ce qui est possible, ce qui fait qu'une "loi phonétique" prenne des générations avant de se voir stabilisée, ce qui facilite les exceptions selon cette vieille école dues à l'analogie intervenue après, ce n'est pas la gradualité, mais le choix conscient sur une matière jugé pas très grave. Comme ceux qui ont commencé récemment de prononcer "brun" comme "brin" ou "Melun" comme "Melin". Ou les â comme a (confondant la pâte avec la patte) - ça n'affecte pas beaucoup de mots, on continue de se comprendre. Comme pour les R en suédois, comme pour les [θ] ou [s] ou [h] en "arroz" en Castillan. Et après des siècles, les changements s'ayant ajoutés l'un à l'autre, ça peut avoir grosso modo conservé ou ne pas avoir conservé beaucoup de tout la structure grammaticale du début. Ça peut ne concerner la prononciation physique des lettres identiques comme pour la Καθαρευουσα ou ça peut être devenue une autre langue comme pour le français par rapport au latin. Chaque choix étant conscient, leur somme ne l'est pas, car imprévisible, car pour la plupart des gens irrétraçable, et dans les éventuelles restructurations on retrouve des choix conscients aussi. Quand "solem" et "solum" se prononcent trop semblables, l'un est remplacé par "soliculum", ce qui donne "soleil". Tel est la doctrine très claire de linguistes qui ne partagent nullement mes convictions créationnistes, qu'on sache: de Jean Aitchison, de Labov et d'autres. Un décalage de standard entre deux générations est tout à fait possible, tout à fait conscient, et tout à fait accepté comme la même langue tant que la différence n'est pas trop grand.

L'autre fois aujourd'hui est quand je trouve un article sur l'impénitence. C'est vrai que je n'ai pas pour l'instant le goût de me confesser, mais c'est que dans le passé il y a eu des doubles entendres dans le confessionel, chez la FSSPX à St Nicolas, comme quand le curé me dit "tu dois faire une résolution, je ne dis pas laquelle" ou quand des prêtres qui prient pour moi à l'évidence prient pour des solutions qui conviennent:

  • à un alcoolique qui doit se convertir
  • à un moine qui doit retrouver la chasteté parfaite
  • à un homme dont les solutions pratiques, la débrouille habituelle quottidienne sont trop dangéreuses ou péchéresses et doivent être corrigés
  • à un homme qui ne doit pas se marier (quelle que soit leur prétexte pour le "savoir" avant de prier ou d'agir même pour que chaque fille qui m'interesse se sépare de moi:

    • que je sois aliéné
    • que je sois homosexuel et que les tels soient incapables de l'intention réquise pour le mariage
    • que je sois consacré
    • ou encore que je sois un criminel qui doive être puni par un célibat imposé.)


À part ça, ils prient souvent pour des bonnes choses. Comment je sais que ce qui m'arrive est la fruit de leur prière? Facile: ils sont des prêtres, ils manient la sainte hostie, ils peuvent ainsi quasiment prendre le bon Dieu en hôtage contre mes propres prières et même les bloquer d'être prononcées, en priant pour que je sois trop fatigué. Y a-t-il des actes de moi-même et des autres personnes humaines qui y contribuent? Certes oui. Mais de ma part il n'y a pas la volonté en avance de ne pas prier le rosaire, il y a le fait de le différer et d'ensuite me contenter de trois Avé avant de dormir. Si j'y arrive même. De la part des autres, il y a la possibilité de prier pour l'hospitalité et contre inhospitalité.

Je sais ce que je pourrais vivre comme vie chrétienne pas trop difficile, bien en règle avec le catéchisme, sans des lourdes pénitences ou incapacités imposées par une estimation de moi dans laquelle je n'ai pas eu quoi leur dire, une estimation où ils font mon compte pour moi derrière mon dos et probablement en utilisant des sources superstitieux ou autrement illicites, comme les estimations des psychiatres freudiens. Ou les observations faites de moi par des gens qui n'osent pas trop s'approcher quand le fatigue me donne des incohérences. Ou la volonté de flatter des hommes (proches de moi ou non) dont les soucis inutiles pour moi produisent des soucis réels dans ma vie. Parce que ceux-ci ont un mode de vie plus bourgeois que le mien, comme si vie bourgeoise était critère plutôt qu'une facilité entre autres à la vertu. Ou encore parce qu'ils prennent le mot des gens dont ils savent à propos leur propres amis qu'ils sont menteurs.

Mais s'ils avaient des réels soucis à propos de mon âme, à propos des positions, ils feraient mieux de me les dire, de ma laisser l'occasion à me défendre, et ceci avant la confession , pour que je ne mente pas contre moi-même, ni ne me fâche pas contre le prêtre, pendant la confession. Il y a des accusations ou reproches qu'ils se font dans les cœurs - à en juger selon les effets de leur prières - qui seraient vite fait à refuter devant des prêtres ayant la bonne volonté et le courage moral de me dire leurs soucis au lieu de faire une perfidie que - malheur pour un autrement bon évêque - Mgr Williamson semble avoir récommendé "de ne pas parler avec les fous mais de les aimer et de prier pour eux", ce qui devient perfide dès qu'on a l'affaire avec quelqu'un qui n'est pas plus fou que ça qu'il est encore capable de se rendre compte que ce double jeu est probablement le leur. Mais si St Nicolas soutient les Templiers malgré le Concile de Vienne en Savoye de 1313, alors, ils manquent peut-être la charité parce qu'ils manquent la foi.*

Hans-Georg Lundahl
BpI, Georges Pompidou
Les Deux-Cents Soixante-Deux
Martyrs de Rome sous Dioclétien
17-VI-2013

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Mise à jour du lendemain:

Pour ne pas gaspiller mes copies du §13, je vous les donne avec mes commentaires.

Les changements phonétiques sont inconscients. Ils sont en général progressif et ne se réalisent qu'à travers une série de générations.


Ils ne sont pas inconscients. Changer un "r" romain en un "r" parisien (comme c'est arrivé à Malmö il y a quelques siècles, mais non pas à Stockholm) est un changement totalement conscient. Totalement voulu - sauf pour celui qui le fait par incapacité de prononcer la variante qui était normale, mais là il en est aussi conscient presque que d'un bégayement.

Le qualifier d'inconscient est tout aussi idiot que de qualifier d'inconscient la décision d'une fille de changer les longues jupes pour des jeans - ou l'inverse.

Ce qu'il y a des générations est vrai: comme c'est un choix, comme le nombre de choix à chaque époque est fortement limité (pour que la grammaire reste unie, quoique pas totalement unique), et comme un choix peut finir par être résolu dans l'un sens ou dans l'autre, il y a des générations, à la vue des sociolinguistes au moins trois, entre la vieille règle et la nouvelle - que ça porte sur la phonétique ou un autre aspect de la grammaire. Génération A accueille le changement comme une déviance, mais comme une déviance tolérée. Génération B (rappelons que génération A dans ce schéma peut s'extendre sur plus qu'une génération physique, comme aussi B et C) se trouve devant un choix libre ou plutôt assez souvent conditionné par certains indicateurs plus ou moins identitaires, liés au statut (celui dans la société en large ou celui dans une sous-culture) et ainsi de suite. Génération C est celle dans laquelle soit la nouvelle règle, soit la vieille, est apperçue comme aberrante (que ce soit comme "archaïque" ou juste comme étrange ou encore - quand ça devient ex postériori identifié avec une autre identité - étrangère, même quand elle ne l'est pas au début). Après la ou les générations C, la vieille règle ne sera pas transmise aux nouveaux parleurs dans leurs berceaux, même à tître d'option exceptionnelle - sauf quand c'est au contraire la nouvelle règle proposée qui a perdu.

Chacun d'eux suppose qu'en une région déterminée, durant une période assez longue, il existe, chez tous ceux qui parlent, une tendance à altérer inseinsiblement ...


Ben, non, assez souvent sensiblement au contraire.

... toujours dans le même sens ...


Ben non, des revers et des réactions sont fortement à prévoir. Et ce n'est même pas sûr que la nouvelle règle emporte.

... l'articulation d'un phonème donné.


Ça si, puisque c'est uniquement dans la phonétique qu'on pose cette inconscience quasi miraculeuse de ce qu'on fait avec sa propre langue.

Ces altérations partielles s'ajoutent les unes aux autres ...


Ce sont plutôt les applications successivement plus larges d'une nouvelle règle qui s'ajoutent les unes aux autres. Comme quand la nasalisation des voyelles commence avec un "a" devant une nasale, puisque là précisément il est impossible de totalement éviter un petit moment quand le "a" se nasalise avant de se dissoudre en "n". Plus tard, d'un côté on passe des voyelles nasalisées à la fin aux voyelles complètement nasalisées (dans les langues que la nasalisation emporte), et des "a" nasalisés devant "n" ou "m" à toute voyelle nasalisée dans cette position.

... et au bout d'un nombre suffisant de générations, le changement se trouve acquis;


Vrai, mais non pas grâce à la gradualité du changement de par exemple un "a" nasalisé à 10%, puis à 20%, puis à 30% et ainsi de suite, mais par les choix en plus et plus de parlers, en plus de plus de mots et en plus de plus voyelles en outre le "a", de nasaliser une voyelle à la fin, même si ce n'est pas nécessaire comme pour le "a" ou de la nasaliser complètement au lieu de juste à la fin et ainsi de suite. Et pour chaque changement qui emporte il faut que le premier locuteur qui l'ose** soit apperçu comme chic et branché plutôt que comme choisissant de porter un chapeau en feuille d'aluminium.

... c'est alors seulement qu'il est assez net pour que l'écriture, le cas échéant, l'enregistre.


Merci pour "le cas échéant"! Dans la plupart des cas, l'écriture, une fois traditionnelle et utilisée pour la plupart à une seule langue, n'enregistre pas un changement, sauf pour les disparaisons ou les confusions des phonèmes. En anglais il y a des "e" ou des "en" devenus muets qui ne se notent plus depuis quelque fois entre Chaucer et Johnson, parce que la voyelle tonique qui précède est courte et les "e" finals résiduels ont commencé à servir de noter la longueur de la voyelle qui précède. Et dans le latin de Frédégaire de Tours pas mal de "b" et "v" entre voyelles (dans celui de Jordain aussi aux débuts des mots, articulation espagnole oblige), pas mal de "um" et "o" finales ont cessé d'être strictement appliqués là où le voulait la grammaire latine. Mais quand un "r" est remplacé par un autre "r", la lettre "r" demeure. Quand un "d" entre voyelles devient "dh", c'est souvent qu'on garde le "d".

Les exceptions sont dues aux comparaisons entre plusieurs langues ou dialectes qui se partagent avec quelque approximité l'alphabet comme signe phonétique. Si le suédois d'une certaine époque notait les "dh" comme tels, c'est que leur origine n'était pas un "d" mais un "th" intervocalique - et que la comparaison avec l'allemand de nos aristocrates de cette époque là fait qu'on veut distinguer les "dh" des "th", cette langue manquant les deux. Après, quand tous les "th" deviennent "t" ou "d" (par influence allemande, sans doute) et quand tous les "dh" sont amuis ou "d", alors juste on décide (notre dernière réforme orthographique utile, les suivants n'étant que du baratin de mauvais philologues doublés de mauvais pédagogues) de changer les "th" en "t" ("thola" devient "tåla") ou en "d" ("thet" devient "det"), et les "dh" en "d" et les "gh" en "g" (même si la prononciation de certains dialectes n'était pas allée vers un "g" dur audible, mais vers un yod ou un amuisement, comme "-igh" devient "-ig" en écriture, tandis que la prononciation de la capitale est "-i").

Après le déjà cité l'auteur discute deux cas, les "s" entre voyelles (les vieilles "s" simples étant disparus, ça dit que les sigma qu'on y trouve ont une origine par "analogie restitutrice" ou par aboutissement d'autres sons qui au début n'étaient pas des s) et le réflexe de "kw" en Grec devant divers voyelles. Dans les deux cas il apporte que les données communément admises, que je n'ai pas l'intention de contester, sauf pour le conceptuel, la sémantique:

Lui il prétend, grosso modo, que d'abord les "s" s'amenuisent entre voyelles, et ensuite dans les formes comme λυσω futur de λυω il est restitué par analogie avec des formes comme κλεψω. Il est plus probable - depuis les donnés de la sociolinguistique - que d'abord on commence à affaiblir les "s" entre voyelles et ceci ne se fait pas dans la forme de futur, et dans le passage d'un contexte à un autre, d'un mot à un autre, les formes du futur restent avec des "s" intactes. Disons que le futur "lyso" devenait un jour dans la bouche d'un homme trop branché sur le "s" > "h" "lyho", alors le fait que "lyso" est parallèle de "klepso" empêche les autres de trouver "lyho" normal, tandis que *"genehos" pour *"genesos" (en train de devenir ionien "geneos" et attique "genous"), il n'y avait pas la même entrave et ça passe. L'analogie est dans les deux cas une "force" consciente, mais dans ma vue, celle des sociolinguistes également, elle l'est de manière préservante, et de manière d'illustrer que le changement phonétique aussi est une "force" consciente et sociale.

Après, la fin de la discussion sur "kw" ça devient très intéressant, contre sa propre thèse et pour la nouvelle:

de plus, les mots enclitiques (éolien τε, de *kwe; thess. κις de *kwis; ionien κοτε, etc., de *kwo-), en tant que mots accessoires (non autonomes phonétiquement dans la phrase), ont des traitements qui échappent à la règle commune.


Il y a des fois que des mots accessoires - phonétiquement non autonomes, c'est à dire sans accent propre à eux - ont un traitement qui correspond aux syllabes non-accentuées plutôt qu'aux syllabes accentuées. Toutefois, le remplacement de *kw (reconstruits ou retrouvés en mycénien ou chypriote à l'état de qoppa) par des tau, pi ou kappa ne semble pas être lié à l'accent. Donc, l'explication ne passe pas très bien.

C'est plutôt en tant que mots usuels que ces mots là peuvent se trouver au début ou résiduellement à la fin d'une série de changements. Si en éolien *kwe devient τε ça peut être un début non continué d'une série où q > t devant e dans un mot après l'autre, la même série que dans les autres dialectes, sauf qu'en éolien ça s'arrête avec τε. Si en thessalien on trouve κις, c'est peut-être que là le q s'est tenu très longtemps, dans ce mot, parce qu'usuel, pour être remplacé en dernier moment avec k, quand on cessait de prononcer kw dans les autres mots. Et même chose pour ionien κοτε, etc.

Ensuite vient un aveu très important de la part de Michel Lejeune, un aveu qui préfigure en quelque manière la sociolinguistique, mais que les non-linguiistes n'auront pas lu, puisqu'ils se sont perdus dans la discussion de sigma intervocalique et des réflexes des vieilles labiovélaires:

À dire vrai, il s'en fauyt qu'on ait pu jusqu'ici rendre compte de toutes les exceptions aux lois phonétiques établies; en marge de certaines lois subsiste un résidu inexpliqué, d'ailleurs peu considérable.


Les données de la sociolinguistique expliquent très bien ce résidu et le fait qu'il ne soit pas considérable: il s'agit des changements restés en un ou quelques mots et ensuite arrêtés, ou encore des mots trop usuels pour les subir.

Dans deux ou trois cas, l'embarras est plus grand: la loi même ne se laisse pas formuler avec précision; ainsi pour les traitements d'un ancien *y- initial devant voyelle, on n'a pu établir encore avec certitude le principe de répartition entre h- (esprit rude) et ζ- (§§ 167-169).


Mais merci pour la grande honnêteté! Et ainsi finit le §13, assez peu utile avec son dogmatisme sur un modèle de changements phonétiques, et celui-là un modèle périmé, au propos du livre, qui § par § les constats de changements phonétiques que de fait (en toute indépendence de cette explication erronnée du §13) on a pu avec plus ou moins de certitude établir.

Pour vrai dire, ce paradigme périmé en linguistique se trouve une survie, non seulement dans l'évolutionnisme (l'homme et le cheval serait chacun l'aboutissment jusqu'ici d'une série de mutations involontaires et inconscients depuis des prétendus ancêtres unicellulaires, comme le Grec et le Latin le seraient depuis le *proto-inodo-européen et le Français depuis le Latin - tandis qu'en réalité les changements, au moins après Babel ont été conscients et intentionnels***) mais aussi dans la psychologie qui se dit que bon nombre des changements importants sont quand même inconscients - quand là aussi, l'exemple qui pourrait servir, se trouve être un faux exemple. Une bêtise d'Allemagne du XIXe S. Comme les réconstructions de la "Ur-Ilias" (Proto-Iliade) par Wilamowitz et d'autres, qui servent comme modèle pour la "science biblique" des impies mais qui est déjà discrédité parmi les savants qui se prononcent sur Homère.

Hans-Georg Lundahl
BU Nanterre
St Ephrem d'Édesse
18-VI-2013

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*Je viens de trouver dans ces publications une excuse spécieuse pour ne pas tenir les Templiers comme Jacques Molay pour "une loge avant les loges": que les franc-maçons doivent tout aux Sociniens. Certes, une certaine nuance de doctrine maçonnique coincide avec l'attitude des Sociniens, mais la structure est différente. Mais en plus de cette probable connexion, il y a le fait que les Templiers furent condamnés par un Concile. Un qui condamna aussi la prise d'interêt. Peut-être leur connexions banquiers les rendent peu ragoûtés par un tel concile. Cette position ne peut pas être présumé générale parmi tous les fidèles de FSSPX et semblables, elle n'était pas clairement annoncée dans les œuvres les plus connues de Mgr Lefèbvre.

**C'est à dire le premier qui l'ose et qui trouve sectateurs, et qu'ils soit apperçu par ceux-là comme chic. Un tel peut avoir précédé par un autre, sans issue, parce que apperçu comme uniquement étrange. Et il peut être lui-même apperçu comme étrange par ceux qui ne sont pas ses sectateurs.

***Même à Babel le changement de langue pour chaque tribu parmi les 72 après Noé n'a pas été non-intentionnel sauf pour les hommes qui en étaient les victimes, il a été intentionnel de la part de Dieu qui punissait.

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Je vous renvoie pour les renseignements de sociolinguistique à Jean Aitchison, Language Change: Progress or Decay? 3rd edition (1st edition 1981). Cambridge, New York, Melbourne: Cambridge University Press, 2001. L'auteure étant évolutionniste (un autre de ses tîtres s'appelle The Articulate Mammal: An Introduction to Psycholinguistics.) elle ne peut pas être suspecte d'avoir sabordé cette magnifique parallèle pour les mutations dans le propos de nuire au Darwinisme. Quand à moi, c'est la première ou plutôt deuxième édition que j'ai lu à la fac de Lund en 1992 - 1993, mais je ne crois pas que la troisième revienne beaucoup dans le train-train des thèses involontaristes, hypergradualistes et ainsi de suite. Je regrette de ne pas pouvoir renvoyer à chaque chapître par page dans les éditions, mais c'est grâce à elle que je connais aussi un peu Labov.

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Et pour les renseignements sur changements et autre histoire phonétique du Mycénien et du Grec Ancien? Bon, au livre de Michel Lejeune par exemple, méfiez-vous par contre du §13. Comme je viens de dire.

Et de sa fin ridicule à la lumière de la sociolinguistique:

Cependant, de telles difficultés, inhérentes à la complexité des facteurs en jeu, ne sauraient pas mettre en cause le principe même des lois phonétiques.


Tel qu'il vient d'être formulé au début du §13, si. Comme l'ont fait d'autres. ____________________

Ceci a été envoyé au(x) concerné(s):

La paroisse St Nicolas du Chardonnet.

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