samedi 1 juin 2013

Deux Venner (dont l'un a très abusivement été comparé à un chevalier médiéval)

Voici la comparaison abusive: Anne Brassié sur NDF à propos Dominique Venner(lien, cliquez sur votre risque). Et voici un article que j'avais déjà préparé avant en comparant DV à Denethor et en faisant référence à une autre Venner. Je le publie aujourd'hui, jour de Ste Angela Merici, 1-VI-2013:

"Authority is not given you, Steward of Gondor, to order the hour of your death," answered Gandalf. "And only the heathen kings, under the domination of the Dark Power, did thus, slaying themselves in pride and despair, murdering their kin to ease their own death.""Vous n'avez pas l'autorité, Intendant de Gondor, pour ordonner l'heure de votre mort, répliqua Gandalf. Et seuls les rois païens, sous domination de la Puissance Ténébreuse, le firent, se tuant dans leur orgueil et désespoir, et assassinant leurs proches pour faciliter leur propre mort."
La traduction aurez pu être "l'autorité ne vous fut pas donné pour que vous ordonniez ..."

Tolkien se prononce (dans la collection de ses Lettres) sur Denethor (l'Intendant de Gondor):

Denethor was tainted with mere politics: hence his failure and his mistrust of Faramir. It had become for him a prime motive to preserve the polity of Gondor, as it was, against another potentate, who had made himself stronger, and was to be feared and opposed for that reason rather than because he was ruthless and wicked. Denethor despised lesser men, and one may be sure did not distinguish between orcs and the allies of Mordor. If he had survived as victor, even without the use of the Ring, he would have taken a long stride towards becoming himself a tyrant, and the terms and treatment he accorded the deluded peoples of east and south would have been cruel and vengeful. He had become a 'political' leader: sc. Gondor against the rest.Denethor, lui, était corrompu par la pure politique : d'où son échec, et sa défiance envers Faramir. C'était devenu pour lui une motivation essentielle de préserver le régime politique du Gondor, tel qu'il était, contre un autre potentat, qui s'était rendu plus fort, et devait être craint et combattu pour cette raison-là, plutôt que parce qu'il était sans pitié et malfaisant. Denethor méprisait les homme de condition moindre, et l'on peut être sûr qu'il ne faisiat pas de différence entre les Orques et les Hommes alliés du Mordor. S'il avait survécu et triomphé, même sans utiliser l'Anneau, il se serait retrouvé bien près de devenir lui-même un tyran, et les termes et conditions accordés aux peuples de l'Est et du Sud qui avaient été abusés auraient été cruels et vengeurs. Il était devenu un chef "politique" : i.e. le Gondor contre le monde entier.
J'aurais traduit la dernière phrase "contre tous les autres" puisque "contre le monde entier" peut être pris dans un sens plus noble, contre les puissances du monde entier. Et j'aurais traduit qu'il méprisait "les homme de race moins valeureuse", car dans cette saga les Numénoréens (quasi Atlantidiens) et leurs descendants au Gondor étaient une race de plus grande valeur. Mais le point est, ceci n'aurait pas justifié le mépris des autres. J'imagine que si Tolkien avait voulu dire "les hommes de moindre condition [que Denethor lui-même]", il aurait écrit "his inferiors".

Il s'agit de n° 183, "Notes sur la critique du Retour du Roi par W. H. Auden".

Tolkien était donc d'accord avec les mots dans Mit brennender Sorge du Pape Pie XI.

Non, on peut très bien avoir raison de se croire supérieur à tel autre, dans ses dons, dans ses capacités, dans sa culture, son savoir, ses vertus, peut-être même ses plaisirs (quoique là on y devrait être, si de tout, pour trouver du plaisir et non pas pour se sentir supérieur à qui que ce soit), sans avoir par là un quelconque droit de se faire son supérieur, de le dominer, si c'est autrement contre la volonté et les droits innés, hérités ou acquis de cet autre, dont il n'est pas déchu par ses malfaits.

Et on ne sacrifie pas son âme pour sa patrie. Comme le louait Dominique Venner en louant Macchiavel, dont l'unité italienne allait coûter tellement de souffrances inutiles et tellement de tyrannie./HGL

PS, j'allais presque faire les condoléances à Fiammetta Venner, mais il semble qu'ils n'étaient pas en famille./HGL

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