samedi 24 novembre 2012

Alain Escada a tort en une question, et le mariage est déjà pour tous


Si je le cite d'après Rivarol, je ne crois pas le mal citer. Il proclamait donc que l'homosexualité est un:

"mauvais penchant qui nécessite d'être corrigé et une personne qui a des tels penchants devrait être abstinente."


Correction. Un moîne ou une moniale qui a des tels penchants ou un prêtre, et qui un moment donné y cède doit certes à la fois être coupé de sa communauté ou privé de sa charge pastorale et en même temps rester abstinent.

L'abstinence est une manière de corriger une sexualité déreglé. Le mariage - le vrai, un homme et une femme, ayant l'intention de faire des enfants - est une autre. Et pour ceux qui ne se sont pas liés au célibat, c'est une manière qui traditionnellement reste ouverte aussi à ceux qui ont ce mauvais penchant.

Est-il possible? Oui.

Théologiquement le mariage entre deux personnes de sexe opposé dont une ou même les deux ont ce mauvais penchant est possible, par le fait que la grâce de Dieu n'est pas plus faible que la malédiction du démon. Or, la malédiction du démon peut en certains cas causer non seulement ce mauvais penchant, mais par là peut-être même pousser à des actes néfastes. Donc, le mariage des fidèles peut aussi guérir ce mauvais penchant en certains cas.

Empiriquement il est possible, car il y a des personnes mariées qui ont eu ce mauvais penchant et qui ont été quand même fidèles, ou qui le sont redevenues. La femme du poëte anglais Roy Campbell avait une affaire lesbienne. Après une punition un peu effrayante mais sans violence elle est redevenue une bonne femme de son mari.

Josh Weed vient au dixième anniversaire du mariage de confesser qu'il tombait toute sa jeunesse amureux des garçons, mais bienûr comme Mormon il croyait illicite de se plier devant ses pires penchants, donc il se confia à une bonne camérade, qui l'aida à se trouver en couple avec une autre, mais ce couple fut effectivment fragile. C'est sa confidente qu'il vient d'épouser il y a dix ans et quelques mois. Ils ont trois filles et le pire que je puisse dire de lui (à part le fait que Mormonisme comme pas mal d'autres idées est condamné par fin de l'Évangile selon Matthieu) est qu'il est psychologue.

Oscar Wilde était marié. Lui, avec une mauvaise affaire, il a effectivement gâché son mariage. Mais était-ce uniquement le fait d'avoir ce mauvais penchant, ou est-ce plutôt parce que la loge à laquelle il semble avoir appartenu est une forme de l'idolatrie, c'est à dire précisement l'influence démonique désigné dans l'Écriture comme capable de provoquer cette ignomie comme punition?

D'autres qui ont gâché leurs mariages par homosexualité s'ignoraient comme tels le jour du mariage. Ou étaient au moins ignorés comme tels par les autres.

Est-ce le propos de Monsieur Escada que des psychologues ou d'autres docteurs doivent faire les diseurs de mauvaise fortune avant de permettre à quelqu'un de se marier?

Est-ce le propos de certains prêtres que l'homosexualité doive être considéré comme "une maladie", donc comme quelque chose qui a d'autres symptômes que l'égarement principale et qui peut être débusqué par un docteur reconnaissant ces symptômes? Mais combien des "symptômes d'homosexualité" ne sont pas présent dans les vies des gens hétérosexuels?

Androgynie en serait un symptôme?

Chesterton se considérait comme androgyne en certaine mesure. Je pense aussi que le penchant à un comportement au moins légèrement androgyne peut très bien être héréditaire - à différence bien sûr de la pratique homosexuelle.

Le manque d'attraction à des femmes?

Mais si tel a été éduqué par des Chrétiens pudiques et si ceux qui jugent son interêt pour les femmes sont des gens qui veulent voire sinon des égarements au moins un interêt pour la sexualité assez poussé comme preuves de virilité? Ou s'il est coupé des demoiselles ou de la demoiselle avec il se juge capable faire une bonne partie?

Bruno Gollnisch (selon Présent) énumérait deux acceptations du des syllabes "ho-mo-pho-be" (actuellement prononcées comme "ho-mo-fobb"). L'acceptation abusive qui fait du rejet soit déjà de la sodomie, soit au moins du pseudo-mariage implicant d'occasions prêtées à la sodomie, et l'acceptation selon lequel est homophobe celui qui insulte ou injure les homosexuels à première vue ou sans provocation autre que la connaissance de leur état. Il oubliait une troisième possible. Le prallaèle sémantique de bactériophobe. Si un homme des grandes villes vient dans la campagne, se doit de toucher du bois sec et sauf un peu de poussière très propre pour faire le feu, et ensuite prend l'eau chaude pour prendre un bain pour le seul motif qu'il a touché du bois, alors il est bactériophobe. Heureusement pour le bois, sa bactériophobie ne va pas pousser le bois à devenir une miette plus intéressant pour l'Institut Pasteur par cette réaction. Mais il y a des gens hétérosexuels qui souffrent peut-être un peu plus de ces penchants (quoique ça ne domine pas le penchant naturel totalement) à cause d'être confrontés à des gens qui les traitent comme à peu près un prêtre défroqué.

Parlant de ça, l'hérésie étant un motif de défroquer un prêtre, celui qui avait, selon métro qualifié l'homosexualité comme une maladie pouvant aller jusqu'à zoophilie devrait peut-être regarder les boutiques des vêtements sans soutane.

Malheureusement une idéologe sémicalviniste et nécessitiste comme ça n'est plus regardé tellement à travers, peut-être depuis Vatican II, peut-être déjà depuis Pie XII. Ce n'était pas la pensée de Chesterton, qui lui était décoré chevalier par Pape Pie XI. Il vient de décrire cette idéologie nécessitiste comme ça dans un de ses romans:

"Je comprends très bien la différence: l'ancienne culture accusait un homme de vol et l'enfermait pour un an, la moderne l'accuse de cleptomanie et l'enferme à perpétuité."


Il s'agit du procès de Monsieur Innocent Smith. Le roman est en anglais entîtré Manalive. Je ne sais pas s'il y a une traduction française. Dans ce cas, j'en connais pas le nom. Il est surtout un peu plus drôle que la bévue acatholique de Monsieur Escada.

Hans-Georg Lundahl
Bpi, Georges Pompidou, Paris
St Jean de la Croix
24-XI-2012

Oh, s'il y a des lourds qui comprennent mal, le tître veut dire que le mariage est pour tous qui ont la bonne intention, y compris ceux qui ont éventuellement ce mauvais penchant, et que la sodomie n'est pour personne, les hétérosexuels n'y ayant aucun droit non plus.

Mise à jour, St André Apôtre:

De la suite, on n'a pas parlé de la part des droitistes - ceux d'entre eux que je suis de ma lecture - de "mariage pour homosexuels" mais de "mariage ouvert à deux personnes de même sexe" ce qui est bien. Un tel non-mariage a beau être quelque chose d'homosexuel, ce n'est pas une chose qui concernerait toutes les personnes homosexuelles, ni uniquement des personnes purement homosexuelles. Et le mariage ouvert à deux personnes de sexe opposé - c'est à dire le vrai mariage, celui que nous avons déjà comme institution - ne concerne pas toute personne hétérosexuelle (il y a les célibataires de choix et les célibataires involontaires), ni uniquement les personnes purement hétérosexuelles.

Citons alors deux choses de PRÉSENT:

La révolution du "mariage" homosexuel avec sa filiation "homoparentale" offense doublement ce commandement [IV, selon le compte latin] par la négation de cette réalité incontournable du couple procréateur mais aussi par sa rupture délibérée et méprisante de la généalogie humaine. La piété filiale, en effet, nous relie à toutes les générations qui nous ont précédés. Sans elle, l'individu n'est plus essentiellement un être familial : il se détache de ses propres racines et devient un anonyme. La nature fait les individus à partir de la famille et non pas l'inverse : c'est le principe de la transmission connaturel à la civilisation.


Rémi Fontaine, PRÉSENT 7733 mercredi 21 nov 2012, p. 1

En fait "borderline" est un terme d'argot franglais en usage dans certaines professions, il signifie qu'un policier ou un magistrat est à la limite de la délinquance. Ce vocable est péjoratif.

C'est le mot qu'a utilisé le cardinal-archévêque de Paris quand il a denoncé au Pape l'institut Civitas à propos sa manifestaion du dimanche 18 novembre contre le mariage socialiste. Il a désigné Civitas comme "un groupe de borderline", etc.


Jean Madiran, N'en croyez pas ce que le Cardinal dit au Pape, p. 1 du n° 7737 de PRÉSENT, mardi 27 novembre 2012.

Hélas, cette fois Jean Madiran a été trompé. Borderline est - si on veut - de franglais. Mais ce n'est pas argot. C'est un jargon de profession, comme terminologie constitue un jargon.

En pure français ça se dit: "trouble de la personnalité limite", mais on utilise plus souvent "trouble de la personnalité borderline". La diagnose vient des États-Unis. Limite ou borderline entre quoi? Entre névrose et psychose, s'il vous plaît. La wikipédie - qui ne reclame pas de donner du conseil médical! - donne cette citation de définition de DSM-IV:

Le trouble de la personnalité borderline est décrit comme « un schéma envahissant d'instabilité dans les relations interpersonnelles, de l'image de soi et des affects, également marqué par l'impulsivité commençant chez le jeune adulte et présent dans un grand nombre de contextes » (DSM-IV, axe 2). Selon le DSM-IV, il faut au moins cinq des neuf critères présents pendant un laps de temps significatif :

  • efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou imaginé ;
  • mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l'alternance entre les positions extrêmes d'idéalisation excessive et de dévalorisation ;
  • perturbation de l'identité : instabilité marquée et persistante de l'image ou de la notion de soi ;
  • impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet (par exemple : dépenses excessives, sexualité, toxicomanie, alcoolisme, jeu pathologique, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie ou d'anorexie) ;
  • répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d'automutilations ;
  • instabilité affective due à une réactivité marquée de l'humeur (par exemple : dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours) ;
  • sentiments chroniques de vide ;
  • colères intenses (rage) et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère (par exemple : fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées, colère subite et exagérée) ;
  • survenue transitoire dans des situations de stress d'une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères.


Donc, ce que le cardinal-archévêque de Paris - si tel il est - donne au Pape - si tel il est - comme qualification est une diagnose psychiatrique. Un peu détournée dans l'usage non-professionnel, environ comme on a pu détourner le mot sadique pour "cruel" et quelques autres exemples, mais quand même à la base il s'agit du reproche d'avoir "un grain de folie" est dans les professions psychiatriques etc. on supprime volontiers la qualification diminuante "un grain de".

Imaginez comment la présence des diagnoses comme celle-ci rend la persécution aisée, si la psychiatrie est acceptée comme bien-faitrise de ses patients: exposez quelqu'un à un ultimatum d'abandon réel qu'il refusera, c'est déjà un des critères des cinq, faites ça de manière provocative pour qu'il s'irrite, ça fait deux. Comptez un de ses comportements comme "potentiellement dommageable pour le sujet" (ou pénalisez-le avec un dommage pour le sujet), ça fait trois. Si en plus il se sent persécuté par le fait, vous pouvez noter "idéation persécutoire". Quatre des neuf cases remplies, faut juste encore une case dans le dossier pour la diagnose.

Revenons à Rémi Fontaine: il a raison que l'individu est le produit et non le producteur de la famille dont ses géniteurs sont les sujets principales, père et mère. Mais c'est par contre l'individu qui sera le co-producteur éventuel d'une famille dont il est lui-même le père ou la mère. Par contre, si l'individu constitue quelque chose qui ne produit pas d'enfants, ce n'est pas à proprement dire une famille qu'il produit, donc c'est faux d'appeler mariage (matrimonium=matris munium, protection de la mère) autre chose que 1 homme + 1 femme. Quand au nombre il y avait des exceptions dans l'Ancienne Alliance.

En plus, le commandement IV (ou V selons les Grecs, Juifs et Calvinistes) n'est pas juste blessée par l'homoparentalité, mais aussi par les prises en charge par les DDASS qui finissent par priver un enfant de ses vrais parents. Fussent-ils même bisexuels ou "primairement homosexuels."

À propos "idéations persécutoires" (là, comme avec l'abandon, le fait que ça soit réel d'être persécuté ou vraisemblablement tel ne semble pas avoir incidence sur la diagnose!), le soir après d'avoir écrit l'article en haut, il y en a eu qui me sont passés me dire ou plutôt murmurer à côté de moi quelque chose sur le mariage n'étant pas pour pédés - me croyait-on pour l'agenda gay parce que j'avais écrit ceci ou parce qu'on ne l'avait pas lu? Et si un militant pro-gay est coupable de la coupure d'électricité quand Frigide Barjot allait être interviewée, je ne sais pas si c'est pareil que j'étais ciblé comme "homphobe" ou si c'est au contraire par une désinformation à propos de moi comme avant que l'électricité fut coupé dans l'association où j'allais manger ce midi et avant ça faire couper mes cheveux gratuitement. Mais théoriquement ça pourrait aussi être le pur hazard.

Hans-Georg Lundahl
BpI Georges Pompidou, Paris
St André Apôtre
30-XI-2012

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