N'importe quel sociologue vous dira que 80% des jeunes délinquants que la police appréhende et jette en prison sont nés des familles désunies, monoparentales ou de parents divorcés. Ce sont les enfants-loups de la société moderne : sauf miracle, ils sont incivilisables.*
L'interdiction de l'Action Française par Pie XI me semble justifié par ces mots déterministes, démicalvinistes d'un Catholique qui n'était pas d'accord avec cette interdiction.
Ceci est une statistique, et probablement un fait indiscutable, comme Michelson-Morley:
N'importe quel sociologue vous dira que 80% des jeunes délinquants que la police appréhende et jette en prison sont nés des familles désunies, monoparentales ou de parents divorcés.
Ceci est une conclusion et interprétation de la même statistique, fortement contestable comme les thèses d'un Albert Einstein:
Ce sont les enfants-loups de la société moderne : sauf miracle, ils sont incivilisables.
Il y a raison sur un point: on ne peut pas civiliser un barbare. Il peut se civiliser lui-même, comme les rois germaniques avides d'apprendre la lecture (sans imposer, barbarement ou par hypercivilisation qui est aussi une forte barbarie, cette apprentissage à tous leurs sujets). Mais un homme déjà passé l'enfance ou au moins l'adolescence n'est pas ouvert à être civilisé par les effort des autres.
Par contre, il y a un flou poëtique (Dom Gérard était plus poëte que scholastique!) dans le "ce" - s'agit-il de ceux des jeunes délinquants que la police appréhende qu'elle trouve issus des familles monoparentales et c? Ou s'agit-il des enfants issus des familles monoparentales tout court, que la police les appréhende ou non comme jeunes délinquants?
Dans l'un cas comme dans l'autre, il y a un fatalisme païenne dans le classement comme un enfant-loup - sauf biensur les quelques peu individus, très loin des 80% des jeunes délinquants, qui sont en effet enfants-loups.
Précisons en plus: ceci me concerne. Je suis issu d'un père qui abandonna ma mère pour une autre femme avant ma naissance. J'ai eu un beaupère ou parâtre qui a divorcé ma mère quand j'avais cinq. Et j'ai fait prison.
Pourtant, je suis très loin de me reconnaître dans cette description. J'ai fait prison parce que je me suis défendu la troisième fois qu'on voulait me mettre en psychiatrie, ne fut-ce pour quelque semaines. J'ai vu des vies détruites par les psychiatres. Je n'avais ni la première, ni la deuxième et encore ni cette troisième fois non plus reconnu une quelle-conque réelle raison de me traiter comme fou. Et j'avais vu que pour 90% ou 95% des détenus en psychiatrie, il n'y avait pas de raison non plus - en deux hôpitaux différentes. Ne pas me défendre aurait été d'inviter la tyrannie à s'accaparer de ma vie.
Précisons que ce n'était pas en France, mais en Suède que ça se passait. Précisons aussi que ce que j'ai vu entre la quinze août et lundi suivant cette année en France donne les mêmes chiffres. On détient les patients pour appliquer des critères qui ne sont pas des critères de la folie, telle qu'on les applique, qui donnent au public l'impression hérésiphile que la folie est beaucoup plus commune que ce n'est le cas, et qui donnent à des docteurs et à du personnel un métier payé là où il n'y a pas de gain pour le public et des grandes pertes pour beaucoup des concernés. Précisons aussi que j'ai une source qui m'a confirmé ces chiffres depuis ses propres observations. Une source dont j'ai grande confiance en ses observations et les jugements (sauf celles apprises par des sources en lesquelles cette source aurait fait bien d'avoir moins de confiance.)
Précisons que les juges de liberté me choquent:** une femme à laquelle on pose la question si elle se considère comme malade mentale ou psychotique et qui répond calmement que non est condamné à rester dans les institutions parce qu'un des aide-soignants ou le docteur dit "les malades mentaux / psychotiques ne se considèrent jamais comme tels". Mais les fous ne se considèrent pas comme complètement sains d'esprit, ni comme "névrotiques plutôt que psychotiques" non plus: ils ne considèrent pas cette question de tout.
Par contre, il y a pas mal des gens détenus en psychiatrie parce que considérés comme "sauf miracle ... incivilisables", ce qui est d'oublier que reprimer les actes de barbarie est une autre chose que de vouloir refaire un barbare parce qu'on le considère comme un barbare. Reprimer quelqu'un non pour ce qu'il vient de faire, une fois selon la loi (nulla poena sine lege) mais pour le fait d'être barbare (et je ne parle pas en première ligne de la répression des Azteques qui faisiaient parti d'un peuple où le sacrifice humain venait d'être la règle: malgré ce révisionniste qui prétendait que parce que les Aztèques ne croyaient pas en des dieux auxquels ils auraient sacrifié, alors ils n'eussent pas sacrifié des humains de tout), cette attitude esclavagiste par laquelle Athènes cherchait des esclaves dans le Chersonèse Thraque parce que ces Thraques n'étaient pas d'Athéniens. On peut exclure quelqu'un qui vient de commettre un acte de barbarie chez vous. Mais exclure chez vous pour ce qui est fait chez vous ne vous justifie pas de mettre ce quelqu'un des années et des années sur une liste noire que tous doivent exclure, des années après qu'il a purgé une peine et en plus pour un acte qu'il ne considère toujours pas comme criminel. Ce n'est pas la justice qui justifie une attitude comme ça, c'est par contre entre autres un préjugé tel que celui que Dom Gérard venait d'exprimer quasi sur l'autorité de "n'importe quel sociologue".
Chez les Sorbonnais de l'époque quand Saints Thomas d'Aquin était avec Saint Bonaventure leur copain ou plus tard leur professeur, et l'époque quand Étienne II Tempier condamnait 219 thèses, la sociologie n'était pas une discipline étudiée à la Sorbonne. Ni la psychiatrie. Êtes vous sûrs que vos sociologues ou psychiatres favoris trouveraient la grace devant Étienne II Tempier? Je crois assez fermément le contraire.
J'allais presque déjà souscrire, mais d'abord ce que j'étais presque en train de mettre comme un PS. L'article reprend ce texte de Dom Gérard dans le but d'illustrer les malfaits des adotions faites par des combinaisons de deux gays ou de deux lesbiennes. Qu'on les appelle couple ou plus récherchément paires - un mot qui pour un Espagnol ou un Suédois ou un Allemand sonnerait de toute manière comme couple.*** Mais le problème avec l'attitude à propos des "enfants-loups" qui n'en sont pas dans le sens litéral est que les enfants adoptés par des binarités homosexuels, à moins de venir des pays pauvres viennent des parents dont on considère la capacité d'éduquer leurs enfants d'une manière civilisée ou convenable trop reduite - précisement comme PRÉSENT le fait avec l'adoption chez deux homosexuels vivants comme tels.
D'ailleurs, je ne sais pas si tous les enfants-loups sont morts. Ceux en France si. Il me semble que Mowgli pourrait être basé sur un cas réel ayant survécu: alors c'est parce qu'il a trouvé une famille et pas une surveillance scientifique comme accueil.
Hans-Georg Lundahl
Georges Pompidou
St Hubert en Octave de Toussaint
3-XI-2012
*Cité d'après PRÉSENT, samedi 20 octobre 2012, p. 8.
**L'épisode est raconté d'après mes mémoires d'un numéro, probablement de LaVie, de l'année passée.
***Couple en espagnol: "pareja". Couple en allemand et en suédois: "par". Le même mot que "paire".
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