... est un bien nécessaire pour une bonne vie. Ou, au moins, très utile.
Regardez le marché: untel voit une bonne opportunité pour faire profit peut-être malhonnête mais quand même, par exemple d'acheter le blé quand il arrive avec suffisemment d'argent avant tous les autres acheteurs et après il c'est lui qui vend aux meuniers ou aux boulangers de la ville pour quelque temps.
Il n'aurait pas pu le faire s'il avait été suffisemment honnête pour laisser du blé aux autres marchands aussi, et ça aurait été mieux. Mais ce ne sont pas tous les inhibitions qui sont utiles pour l'honnêteté.
Semblablement il n'aurait pas pu le faire s'il avait eu peur d'être mis en prison ou au pilori pour une affaire comme celle-là. Ça aurait été mieux pour la société, à défaut de l'être pour lui-même. Mais ce ne sont pas tous les interdits qui sont utiles pour l'échange honnête des marchandises.
Ensuite, il n'aurait pas pu le faire, s'il n'avait pas eu suffisemment d'argent pour acheter tout le blé. Les ressources sont nécessaires - pas nécessairement en argent - pour faire un profit. Pour la bonne vie le manque de ressources peut être compensée par une bonne volonté de vivre avec les ressources qu'on a.
Mais ensuite il y a une autre condition pour que ce profit - en occurrence un profit malhonnête - puisse avoir lieu: c'est que le marchand dispose lui-même de son argent. S'il avait du demander à un tuteur la permission de faire ça avec son argent, même s'il avait été suffisant, même si l'homme et les lois avaient été suffisemment peu honnêtes, il n'aurait pas pu faire ce profit. Entretemps qu'il avait demandé la permission, un autre aurait pris l'occasion.
Et la manque de liberté embête aussi quand c'est quelque chose d'honnête qu'on veut faire.
Aujourd'hui, les jeunes et les pauvres ont moins de liberté qu'avant. Prenons, pour les jeunes la liberté de se marier ou de se fiancer. C'est assez utile pour être chaste, pour ne pas vivre en une quelleconque dépravité sexuelle.
Ima ad Corinthios, caput 7:[7] volo autem omnes homines esse sicut me ipsum sed unusquisque proprium habet donum ex Deo alius quidem sic alius vero sic [8] dico autem non nuptis et viduis bonum est illis si sic maneant sicut et ego [9] quod si non se continent nubant melius est enim nubere quam uri
7 Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l'un d'une manière, l'autre d'une autre. 8 A ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu'il leur est bon de rester comme moi. 9 Mais s'ils manquent de continence, qu'ils se marient; car il vaut mieux se marier que de brûler.
La situation actuelle se resume bien dans la manque de liberté d'une certaine Nävis, connue des amateurs et des amatrices de BD:
gm b1 lou : Et Sillage alors?
http://gmb1lou.blogspot.fr/2012/09/et-sillage-alors.html
La situation est parodique, mais quand même typique. Le marché souffre d'une "loi" qui empêche les jeunes de se mettre à travailler, pour leur compte ou celui d'un patron. Je ne parle pas que des lois qui se veulent et parfois même sont protectrices de la jeunesse, je ne fais pas l'apologie des enfants envoyés dans les mines: mais je parle d'un grand nombre des lois, règles, préjugés, interêts professionnels dans la détention des jeunes encore et encore en dépendance plutôt qu'en autosuffisence.
Et pour moi-même, la liberté de me marier aurait été plus réelle avec une liberté plus réalisable d'être avec les demoiselles dans la paroisse que je fréquentais. Une liberté qui a été coupé par des parents angoissés de ma supposée mauvaise influence et par des prêtres avides à surtout ne pas heurter les parents angoissés.
La liberté devient un bien de plus en plus rare. On veut "extendre la liberté de se marier aux homosexuels" - et on témoigne par là que la liberté d'un gay de se marier avec une femme et la liberté d'une lesbienne de se marier avec un homme est regardée comme inexistante ou comme insignifiante.
St Paul n'a certainement pas indiqué que ceux qui manquent continence doive faire des "mariages-gay", comme on veut les légaliser. Ceci ne serait pas un mariage. Le mariage signifie Christ et son Église. Deux hommes signifieraient plutôt "deux Christs", c'est à dire Christ et l'Antéchrist et deux femmes signifierait plutôt "deux églises", c'est à dire la vraie avec une fausse. Mais Christ ne fait pas de mariage avec l'Antéchrist et son Église ne fait pas de mariage avec les fausses églises. Donc, la chose proposée n'a pas de sens matrimonial, puisque ça n'a pas de valeur Christique.
De même dans la perspective laïque: le mariage est une contrainte, donc de certaine manière un manque de liberté.
Il s'ensuit que la liberté de se marier doit être une liberté de se priver de liberté. Mais il s'ensuit aussi que la liberté de se marier n'a pas de sens que s'il y a un impératif de sacrifier la liberté à la fidélité. Un tel impératif ne peut pas se baser sur juste l'émotion, il doit se baser sur un être qui nécessite cette fidélité, ce qui est: l'enfant produitpar l'union.
Or, deux hommes ensemble et deux femmes ensemble ne produisent pas d'enfants. Un couple marié en peut produire beaucoup: St Pie X était un parmi vingt-et-un il me semble (et la famille était pauvre) et c'est joli un équipe soudé d'enfants. Tellement joli que ça vaut la peine de rester fidèle si un jour le conjoint ou la conjointe ne reste plus si joli.
Là aussi, la liberté d'un couple d'avoir et de garder plusieurs enfants est une liberté menacée. St Pie X grandissait sur un sol de terre dans la maison, pas sur des planches ou sur plastic ou sur des tapis. Aujourd'hui il y a des gens qui traînent les familles en harcèlement après harcèlement s'ils constatent que quelque chose manque aux enfants. On les appelle "sécrétaires sociaux" ou "assistants sociaux" et ils travaillent dans les DDASS.
Derrière les lois - celles qui sont superflues, commes l'obligation scolaire jusqu'à l'age de seize - et les interêts professionnels de certains acteurs qui circonscrivent la liberté, il y a forcément un sentiment moral, même si ce sentiment n'est pas moral, c'est à dire s'il n'est pas objectivement moralement bon. Analysons-le.
Il y a la dictature du "responsable". Quelqu'un regarde quelqu'un autre comme pas très mûr (et ça n'a rien à voir avec les limites d'ages des époques plus libres et plus chrétiennes) et il se dit alors qu'il "ne serait pas responsable de lui permettre" telle ou telle liberté. Ou - dans le cas d'avortement - même la vie.
Il y a la dictature du sous-entendu. Untel n'a pas dit toute la vérité, soit par peur, soit par oubli, soit simplement par manque d'occasion - elle n'a pas été demandée - et untel autre se sent qualifié d'interpréter le non-dit. Il y a des professionnels qui se spécialisent dans l'interprétation du non-dit, on les appelle psychologues, et il y a d'autres aussi. Après, celui qui n'a pas dit toute la vérité peut se retrouver avec libertés coupées, à cause du non-dit.
Il y a la dictature de "qui-es-tu?" ou de "pour-qui-tu-te-prends?". Qu'on soit une personne assez peu extraordinaire ne doit pas être une excuse pour chaque coupage de liberté - mais certaines personnes font ça à certaines d'autres personnes.
Il y a la dictature de compétence, professionnelle ou autrement institutionnelle (ainsi que on image de miroir chez les criminels et les hors-la-société), qui se prend parfois des monopoles auxquelles cette compétence, même si elle est réelle, n'a pas droit. La compétence scientifique n'a par exemple pas le droit de faire taire toute critique des sciences en provenance d'un non-spécialiste. La compétence en sciences humaines n'a par exemple pas le droit de s'accaparer d'une personne au nom des soucies "médicales" que se font leur consciences pour lui. Mais cette compétence le fait quand même.
Telles deux personnes n'auraient jamais du se rencontrer et avoir du sexe, mais étaient contraintes de se rencontrer quand même. Par exemple un homme qui semble être trisomique ou qui autrement faut une impression très peu intelligente, et cette fille sous médications qui empêchent justement la capacité humaine de dire non (néfaste pour les soins psychiatriques!). Mais la compétence des psychiatres les a quand même forcés d'être dans un même pavillon psychiatrique. Quelle horreur si après ça on a aussi amené la fille de prendre une pilule de lendemain! Telle solution est pire que le problème, et là aussi la "compétence" rassure le défaitisme et le déespoir et décourage l'honneur.
Tels pères et telles mères auraient, laissés à eux-mêmes, fiché la paix à une progéniture peu amène à suivre leurs conseils - mais la "compétence" les "autorise" à ne pas juste faire de reproches (c'est une liberté parentale), mais même de les détenir en captivité quasi inquisitoriale pour les faire repenser leurs choix ou "manque de tels". De les punir beaucoup plus durement que par les coup qu'ils auraient se permis à une autre et meilleure époque. Par là je ne souhaite pas donner l'impression qu'il soit bien de frapper ses enfants souvent ou pour peu de chose. Mais les détenir chez les psychiatres est un pire mal. Au moins pour les non-fous.
À propos folie: rappelons la dictature des phrases souvent répétés, comme "un fou ne pense jamais qu'il est fou" (phrase rappelée devant les juges des libertés de manière routiniaire, à moins de remplacer le mot "fou" par "psychotique") - avec le sousentendu que celui qui pense ne pas être fou très bien puisse l'être. Non, un fou ne se pose pas calmement ce genre de subtilités. Il n'est pas capable de dire "je ne pense pas être fou" plus qu'il ne serait capable de dire "je pense être fou".
Je viens de passer des jours il y a quelques mois dans un hôpital psychiatrique. Les observations des autres confirme ce que j'avais déjà vu etce que ma mère avait déjà vu: la plupart des détenus ne sont pas fous du tout. Sur deux pavillons avec vingt détenus ou quelque chose comme ça, j'ai vu deux personnes qui semblaient ne plus avoir une raison normale. Et deux qui semblaient abrutis par les médications.
D'où l'interêt de remplacer le mot précis "fou" avec un mot d'avantage pliable, comme "malade mental" qu'une "compétence" en occurrence professionnelle (et plus qu'une) peut rédéfinir selon leurs besoins ou préjugés.
Il y a donc aussi la dictature psychiatrique, qui n'est pas que la dictaure exercée par psychiatres, mais également la dictature des gens qui font - une expression que j'ai entendue à Beauvais - "la chasse aux schizos".
Il y a la dictature de bienveillance: "je veux juste ton bien, alors tu dois abandonner tes droits". Une bienveillance parfois très peu vérifiable pour le concerné une fois les droits abandonnés ou foulés.
Car, comme je viens de dire au début: pour avoir une bonne vie, même pour vivre une vie moralement bonne, il vaut mieux avoir ses libertés.
Hans-Georg Lundahl
Audoux, Paris
Veille de Toussaint
31-X-2012
PS: est-ce que parmi vous et vos amis vous avez et avez eu la pleine liberté de lire mes blogs? Personne qui vous embête avec des fausses excuses qu'ils ne feraient pas contre Phosphore ou Okapi?