mardi 30 octobre 2012

On m'a conseillé d'écrire sur: "La Vie de Jésus"


J'étais en train de faire de la publicité pour ce blog en offrant d'écriren selon ma conscience et mes connaissances sur quel que soit le thème (me réservant quand même le droit de refuser un thème), et un homme qui ne donnait pas a quand même pu commander un thème, et il a choisi de me conseiller d'écrire sur la vie de Jésus, par quoi il entendait a-t-il réellement vécu?

Oui. En plus il est résuscité et vit et regne éternellement.

Bon, aux preuves pour la première proposition: nous avons les Évangiles des quatre évangélistes. Nous avons aussi le martyre des chrétiens sous Néron, attesté quelques décades plus tard par Tacite (et, il me semble sans l'avoir encore lu, par Suétone aussi).

Nous n'avons pas des "historiens laïcs contemporains" si par là on entend strictement contemporains aux événéments. Nous n'avons pas d'historiens non-chrétiens romains strictement contemporains qui font témoignage qu'il a vécu, mais nous n'avons pas d'historiens non-chrétiens romains strictement contemporains qui n'en font pas témoignage non plus. Pour les années 27 de notre ère et les suivants décades, les seuls historiens romains sont les quatre évangélistes. Entre les années finales du regne de Tibère et la fin du regne de Domitien par son décès, il n'y a pas d'historiens dont les textes survivent. Pour le regne de Néron il y a trois historiens dont les textes ne survivent pas, mais qui ont été utilisés par Tacite (Annales) et Suétone. Tacite commence en écrivant Agricola deux ans après la mort de Domitien, et St Jean avait déjà écrit son Apocalypse à Pathmos. L'Évangile - le Quatrième - sera écrit plus tard - mais son écrivain était là à la vie publique de Jésus de Nazareth. Les autres trois évangélistes ont déjà écrit avant, et St Luc a aussi écrit les Actes des Apôtres.

Si on veut faire cynique et conspirationniste, on peut biensûr prétendre que c'est l'Église qui aurait éliminé les historiens contemporains parce qu'ils donnent une vue totalement autre que Tacite des Chrétiens, un témoignage beaucoup plus gênant. Et en même temps elle aurait falsifié Tacite et Suétone et Flave Josèphe ... et tant qu'on y est pourquoi pas aussi fait les passages talmudiques sur un "menuisier fils de menuisier" et les Tolédoth Iésou qui décrivent Notre Seigneur comme un mage ayant tatoué sacrilégieusement le nom divin sur sa peau mais vaincu par un mage plus puissant qu'aurait été Judas Ischariot (un passage qui semble faire allusion très détourné à St Pierre qui vainc Simon le Mage par sa prière quand celui-ci s'essaie de léviter pour être reconnu comme un dieu par les Romains).

Mais si on veut faire un peu de sérieux, c'est au moins tout aussi possible que:
1) les évangélistes racontent la vérité;
2) le personnage principal est attesté par les calomnies du Talmud et des Tolédoth Iésou par ses ennemis;
3) et aussi par les trois historiens perdus dont se sert Tacite, sur le témoignage des Chrétiens persécutés;
4) et par Flave Josèphe qui n'était pas antichrétien comme les Pharisiens qui fonderont le Judaïsme à Jamnia (avec rejet du Christianisme et avec Halachôt de remplacement pour les Halachôt devenus strictement inapplicables par la destruction du temple);
5) et que les passages chez Flave Josèphe et Tacite et Suétone qui parlent de Jésus ou des Chrétiens persécutés ne sont pas des faussaires;
6) et que les trois historiens contemporains de la persécution Néronienne sont perdus par le même facteur qui déterrait Tacite d'écrire son Agricola avant la mort de Domitien: le régime trop totalitaire des empéreurs de ces temps;
7) et que les Évangiles et Actes ne sont pas perdus, puisqu'ils ont été protégés par l'Église persécuté, à différence de ces trois historiens perdus.

Je parle des:
i) Aufidius Bassus/Pline l'Ancien (apparemment ils ont été remplacés par Tacite, dont les récits sont plus courts ... à l'époque on copiait les livres à la main)
ij) Mucien
iij) Cluve Rufe

Comme "historien contemporain" je ne parle pas de Quinte Curce, puisqu'il se contentait d'écrire sur Alexandre le Grand (très sage de ne pas écrire sur des choses contemporains, me semble-t-il, à cette époque là!), tout comme je ne considère pas Theodor Mommsen comme un "historien contemporain de la Guerre Franco-Prussienne" puisque comme historien il l'était de la constitution romaine, entre les rois et Jules César (il est célèbre pour avoir appelé Cicéron "ein Mann ohne Einsicht, Ansicht oder Absicht") et non des rois-empéreurs de Berlin.

Q. Asconius Pedianus (sous Claude et Néron) se range aussi parmi les historiens ou orateurs qui préféraient l'histoire révolue à l'histoire contemporaine. Et qui ne sont donc pas "historiens contemporains" dans le sens cherché.

Vous voyez, j'ai déjà eu ce défi en anglais. Pour écrire cette énumération (incomplète) je n'ai que me rendre sur l'article que j'avais déjà écrit en anglais, il y a un an et demi:

somewhere else : 1st C Historians, Wikipedia Category
http://notontimsblogroundhere.blogspot.com/2011/04/1st-c-historians-wikipedia-category.html


Là je viens de faire vraiment le tour de la question. Le resumé en est que pour ce qu'il y a des auteurs romains pour les regnes de Tibère (ses derniers années), Caligula, Claude et Néron, qui sont préservés jusqu'à nos temps, il n'y a que les Évangélistes.

Mais allons à un autre aspect. Jésus de Nazareth est le fondateur de l'Église, qui était une communauté soudée et bien disciplinée mais pas sécrète, plus tard divisée (historiquement parlée, quoique c'est erronnée en théologie de parler de l'église comme divisée) en Calchédoniens, Coptes-et-Arméniens (aussi connus comme Monophysites ou Miaphysites), Nestoriens, et encore plus tard les Calchédoniens en Photiens et Papistes ou Orthodoxes et Catholiques. Chaqu'une de ces branches (quoique c'est erronnée en théologie de parler de branches vraiment vivantes et vraiement divisées les unes des autres) se souvient quand à l'histoire primitive de l'église de la même chose: Jésus a vraiment vécu, il a vraiment souffert sous Ponce Pilate et été ensévéli pour résusciter le troisième jour, et il a vraiment choisi les autorités de son église, ceux qui sont ses chefs - le primaire étant St Pierre - après son Ascension au Ciel devant leurs yeux. Or, pour chaque communauté on présume qu'elle se souvient de ses origines. On ne présume pas que Benjamin Franklin et Georges Washington soient des mythes inventés par, peut-être Abraham Lincoln dans une éventuelle guerre de pure conquête envers une Confédération ayant fait son indépendance d'Angleterre indépendamment des Founding Fathers, on présume au contraire que Benjamin Franklin et Georges Washington ont réellement vécu. Ainsi pour Jules César quand à l'Empire Romain, quand il cesse d'être ce que nous appelons une République. Ainsi pour Clovis quand au pouvoir reconnu par Catholiques sur les Gaules, et ainsi pour Charlemagne quand à l'élévation du pouvoir en Occident au rang impérial (ce qui n'était pas le cas sous Justinien, lui regnant à Constantinople). Pour la Suède réindépendante on présume que Gustave Wasa en était le premier roi, couronné en 1527. Pour l'Angleterre francisée on présume que le souvenir de Guillaume de la Falaise est correcte et pour la Normandie que c'est correcte de se réferer à Rollon. Pour la "Troisième Race" on présume que son fondateur est Hugues Capet. Même les Révolutionnaires n'ont en rien révolutionné ça, ils ont exécuté un roi martyr sous le nom de Citoyen Capet.

Donc, si l'Église Chrétienne se souvient de Jésus de Nazareth comme son fondateur, il est présumable qu'Il l'était. C'est nier ce fait qui requiert un argument très fort.

On croit en avoir dans certains parallèles.

Croit-on que les Francs-Maçons héritent en ligne droite sans faille les mystères des Druides, des Pharaons et leur prêtres, des Templiers? Bien, la Maçonnérie a eu droit à une nouvelle fondation en 1717. À cette époque là on a prétendu rendre au jour de la publicité ce qui avait été un secret très bien gardé avant. Avant cette fondation là on a eu une "Fama Fraternitatis" parue en livre anonyme en 1614, qui relate une société sécrète persécuté par l'église, un peu comme Prieuré de Sion chez Dan Brown. Or, avec ce qui a été "un secret très bien gardé" on peut prétendre tout et son contraire. Mais ce n'est pas comme ça que le Christianisme fonctionnait. Jamais du jour de Pentécôte les Chrétiens n'ont été quelque chose de purement secret. Ça aurait été impossible de forger une telle mémoire si avant on avait du faire recours aux maneuvres comme "Fama Fraternitatis".

On reproche aussi des parallèles mythiques.

Croit-on que Romulus a regné à Rome et Odin à Upsale?

Moi oui. La naissance de Romulus n'est guère plus merveilleuse que celle de Merlin. Et Odin (contemporain de Jules César, semble-t-il) s'est fait passer comme dieu parmi mes ancêtres suédois, comme plus tard Simon le Mage a échoué de la faire à Rome.

Donc, je crois avoir resolue la question, raisonnablement. Qu'il y aura des critiques déraisonnables, je m'en doute en avance. Et des demandes d'autres résolutions.

Hans-Georg Lundahl
Paris, Place d'Italie
30-X-2012

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