mercredi 5 septembre 2012

Difficile de Garder le Courage, Alors


Hier j’ai entendu une dame ou demoiselle gronder et de vociférer. Elle était audiblement dans un état d’âme extrêmement fâchée. Normalement ça ne doit pas impliquer la psychiatrie, une fâchée qui crie étant une qui ne mets pas les autres en danger physique, tant qu’elle n’est pas trop poursuivie : mais les temps ne sont plus tout à fait normaux. Elle s’est marchée au long de l’église St Eustache, deux policiers la poursuivaient avec un peu de lenteur. Ils parlaient après avec un homme, comme eux un peu vieux et un peu gras.

Je ne me suis pas levé pour la défendre. Face à deux policiers ce n’est pas toujours très facile. En plus j’étais en train de me rendre gras aussi, c’était pendant mon repas.

Vous savez, Chesterton nous a dit que c’est une connerie de dire que l’on doit toujours prendre la tâche qui se présente à faire, puisque, comme dans la tâche de jeter une brique sur la tête d’un policier on peut franchement manquer du talent. C’était mon cas.

Un peu avant, le 15 août, j’avais pourtant essayé de me mêler quand une autre fille vociférait – elle de peur, comme voulant échapper, il me semblait aux gens qui l’entouraient « pour l’aider ». Les gardiens de sécurité du Centre Georges Pompidou m’ayant mis de manière musclée à part, un a voulu m’expliquer qu’elle avait la tétanie. Malheureusement il a aussi parlé de crise de nerfs. J’ai réessayé de la sauver, avec très peu de résultat.

On m’a interné en psychiatrie pour quelques jours, je suis sorti Lundi le 20 à 17 :00. L’internement aussi a eu peu de résultat. À moins que le résultat espéré était de me priver du courage d’intervenir hier.

La psychiatrie relève « formellement » (ou pour ne pas abuser cet adverbe de connotation scolastique, plutôt « pro forma ») de la médicine. Mais priver des gens du courage relève de la répression. On veut une société ou la médicine fait la répression ? Moi non. Pourtant, moyennant le préjugé qui compte la psychiatrie comme de la médicine, on l’a.

L’histoire presque honnête, qui l’aurait été si j’avais réussi à sauver une demoiselle de la psychiatrie, est passée sans notices dans les médias. Une autre histoire qui se dessine sordide les frappe d’un coup : le patient qui avait, semble-t-il, non seulement étranglé mais aussi violé sa psychothérapeute. Un argument pour garder la répression psychiatrique ? pour garder la répression, certes ; on ne vit pas paisiblement sans réprimer les perturbateurs de la paix (et pour rappel, la demoiselle d’hier n’était pas en train de perturber la paix d’une manière trop prolongée ou grave). Mais il n’est pas du tout certain que la psychiatrie soit la bonne adresse.

Si l’acte du patient criminel ressemble n peu à un crime passionnel, rappelons que les liaisons entre patient et psy-parleur (non à confondre avec les psys qui donnent les traitements antipsychotiques à des gens qui refusent de parler) devient un peu une relation amoureuse. Même jusqu’au point que des psys découragent les liaisons amoureuses entre patients et autre ou entre les patients entre eux : ça pourrait difficiliter la thérapie.

En Suède, la psychiatrie a usé de beaucoup de répression contre ma mère qui est parfaitement paisible, sauf en vociférant par colère en fondant de pleurs une fois qu’elle n’avait pas réussie de sauver une patiente. Et contre sa fille, ma sœur.

Moi, en tant que personne isolée, face à la machinerie sociale bienpensante qui soutient mordicus la psychiatrie comme « une aide » je ne m’ose pas trop d’intervenir. La peur me gèle mon courage. La peur me gèle le civisme personnel. C’est pour ça que j’écris.

Hans-Georg Lundahl
Boulogne-Billancourt
Ste Raïssa
5 sept 2012

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