mercredi 26 octobre 2011

L'analphabétisme, est-il une souffrance, selon GS?


Numquam genus humanum tantis divitiis, facultatibus et potentia oeconomica abundavit, et tamen adhuc ingens pars incolarum orbis fame et egestate torquetur atque innumeri litterarum ignorantia plane laborant. Numquam homines tam acutum ut hodie sensum libertatis habuerunt, dum nova interea genera socialis et psychicae servitutis exsurgunt. Dum mundus suam unitatem necnon singulorum ab invicem dependentiam in necessaria solidarietate tam vivide persentit, viribus tamen inter se pugnantibus gravissime in opposita distrahitur; etenim acres dissensiones politicae, sociales, oeconomicae, raciales et ideologicae adhuc perseverant, nec periculum deest belli omnia usque ad ima destructuri. Dum idearum communicatio augetur, verba ipsa quibus magni momenti conceptus exprimuntur sensus sat diversos in distinctis ideologiis induunt. Tandem sedulo perfectior quaeritur temporalis ordinatio, quin spirituale incrementum pariter progrediatur.*


Jamais le genre humain n'a tellement abondé en richesses, en capacités et pouvoir économique ...

À sous-entendre: depuis le déluge. On ne peut pas exclure que Nod à l'Est d'Éden ait eu une plus grande production per capita encore, avec plus d'instruments de l'économie, telle que nous les regardons sur Wall Street, avec plus de pouvoir économique, soit dans les mains des ultrariches, soit dans les mains de l'état. Ou même encore une fois à Babel juste avant le bâtiment de sa tour.

... et pourtant il y a encore ...

Pourquoi encore?

... une immense partie des résidents du globe qui se tourmentent par faim et destitution, et d'innombrables qui souffrent vraiment par ignorance des lettres.

Vraiment souffrir (plane laborare) par l'ignorance des lettres, c'est d'être analphabète, non? Alors, malheureusement, le document est une hérésie judaïsante**. Ou ce n'est peut-être pas d'être analphabète? Alors, le document peut-être orthodoxe encore. Consultons d'abord, comme avertissement, les avant-derniers mots de ce passage:

En même temps que la communication des idées augmente, les paroles avec lesquelles on exprime les concepts de grande importance prennent des significations assez diverses dans les diverses idéologies.

Démocratie voulait dire une chose chez les communistes, une autre chose chez les libéraux pendant la guerre froide, par exemple. Un Babel peut-être pire que d'utiliser des diverses mots pour mère et père, car une non-coopération est plus tolérable qu'une coopération faussée.

Là, il y a aussi le sens de la phrase "ignorance des lettres". Quelle est l'ignorance des lettres sous laquelle on peut vraiment souffrir? L'analphabétisme? Mais quel sens du mot "souffrir" alors, il y a tellement des analphabètes qui n'en souffrent pas du tout si on leur pose la question. Ou qui en "souffrent" juste récemment par jalousie ou ambition, puisque depuis peu on a pu avoir telle ou telle position en fonction de savoir lire et écrire, soit qu'on ne pouvait pas espérer du tout avant, à moins d'avoir un certain passé ou héritage, soit qu'on pouvait très bien espérer avant même sans pouvoir lire. Et un chrétien appellerait ça "plane laborare", vraiment souffrir? Je ne crois pas.

L'opposé de l'ignorance des lettres, c'est la connaissance des lettres. Et les lettres dont on parle alors, ce ne sont pas les 22 lettres de l'alphabet hébreux ou les 23 de l'alphabet latin ou les 24 de l'alphabet grec ou les 26 de l'alphabet néo-latin (avec I qui donne i, j et V qui donne u, v, w) ou les alphabets néo-latins modifiés ou l'alphabet cyrillique, ça n'était que le début, les si-dits elementa.

Savoir les lettres c'était surtout savoir les "lettres prophanes et sacrées", l'histoire ou les poëtes et la Bible et les Pères ou au moins le catéchisme. Et, ceci se dit biensur comme tel dans une société de culture écrite, mais par métonymie on peut aussi sous-entendre qu'un griot ou un pandit ayant appris par cœur les chants d'histoire ou de savoir et ceux qui les écoutent savent leurs lettres. Avec la différence que pour une société non-chrétienne, les lettres sacrées sont fausses en tant qu'elles entrent en conflit avec la vérité chrétienne. Il y a aussi le savoir prophane, comme les rois, leurs aventures, en partie une forme de théologie morale rudimentaire et naturelle, les choses à admirer ou à détester chez les autres c'est à dire à émuler ou éviter chez soi-même. Savoir ses lettres est donc d'être cultivé, et on peut souffrir du fait d'être inculte.

On peut souffrir éternellement du fait de ne pas savoir ses lattres sacrées, les vrais, le catéchisme chrétien. On peut aussi souffrir dans la société, dans l'estime de soi, et c. d'avoir une culture insuffisante par rapport à l'entourage, et surtout on peut souffrir dans une fonction publique du fait de ne pas avoir suffisemment de culture pour s'en charger correctement, avec noblesse d'esprit, avec courtoisie de l'âme, avec au moins correctitude éléméntaire. Si l'on regarde les élites modernes, il y en a, qui souffrent vraiment du fait d'être incultes! Jusque dans l'église!

Est par exemple inculte un catholique qui prendrait le créationnisme de certains sectes américains pour un calvinisme qui exaggère la corruption de la raison naturelle jusqu'à nier la possibilité de la science. Kent Hovind n'est ni calviniste que je sache (plutôt arminien, soit par méthodisme, à travers John Wesley, qui avait également lu St François de Sales, soit à travers le baptisme arminien), ni ennemi de la science. Même si sa thèse serait faussée ou non-existente (on lui dispute le tître Dr), le fait qu'il s'appelle ou s'appellait lui-même Dr Hovind, et le fait que son argumpentaire porte surtout sur des thèmes scientifiques, montre clairement qu'il croît en la science, et dans la raison naturelle de l'homme, même après la chute. Il ne croit tout simplement pas, que les évolutionnistes l'utilisent très bien, par rapport aux autres. Là il est d'accord avec St Pie X.

Donc, oui, il y en a qui souffrent du fait d'être trop incultes pour leurs fonctions.

Hans-Georg Lundahl
Versailles
26-X-2011

*Cité d'après:
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_cons_19651207_gaudium-et-spes_lt.html

**Car le "devoir d'apprendre à lire" ne vient ni de Moïse, ni de Notre Seigneur, mais d'un Cohen Gadol l'ayant déjà rejeté, ou régissant une judaïté qui l'avait déjà largement rejeté, du successeur du meurtrier de St Jacques:
http://hglundahlsblog.blogspot.com/2008/11/et-les-cohen-gadol-aprs-notre-seigneur.html

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