« Sans remettre en cause le principe de cet édifice ni la place d’une architecture contemporaine inventive et respectueuse du patrimoine de Paris, le projet tel qu’il a été déposé ne saurait convenir »,a vigoureusement réagi Bertrand Delanoë, le 27 février, fustigeant ce qu’il considère être une « architecture de pastiche »relevant d’une « ostentation tout à fait inadaptée »aux berges de la Seine.
Une église non ostentoire n'est pas une église de la Chrétienté! Ça serait par exemple une église dans les pays où le Christianisme est persécuté. Et une église qui suit les canons de son style est biensûr quelque part un "pastiche" selon ce que ce mot est convenu ajourd'hui signifier dans la critique des arts.
L'article en ligne ne montre pas le projet de Frédéric Borel.
Il ne pourrait pas être considéré pastiche du style Moscowite du tout. Comme les Russes ont déjà répliqué:
Celui-ci ne correspondait pas aux canons de l'architecture orthodoxe.
Il n'est donc pas un pastiche? Mais oui, c'est une pastiche du modernisme des années trente. Le Corbusier en particulier.
Tant qu'un style ne relève point d'un quelconque statut classique dans un quelconque genre de longue durée dans la civilisation chrétienne, connue comme Chrétienté (pourquoi ai-je tellement envie d'épeler Chrétienneté?), le pastiche est très bienvenu pour les gourous de l'art.
On pastiche les Grundabsatz, Quintabsatz, Kadenz avec les Appoggiatures du style Viennois Classique? "Pastiche"!
On pastiche l'anatole ou la douze de blues? "Génie"!
On pastiche le colorit et les détails du style académique? "Pastiche"!
On pastiche la texture et les formes du portrait de Dorian Gray? "Génie"!
On pastiche un Giotto ou une icone des canons orthodoxes? Surtout pour l'un: "Pastiche"!
On pastiche Picasso dans le fonds d'une église? "Génie"!
Et comme en musique et en peinture, profane ou sacrée, ainsi dans l'architecture.
Le centre Arabe du Ve. est imposant. Il est là. La Mosquée de Paris est selon les canons Alhambra. Les maires de Paris ont laissé passer.
Mais quand il s'agit de l'architecture orthodoxe, on préfère un pastiche du Corbusier, ostentoire d'une intention d'apostasie.
Ici j'ai fait abstraction d'une connotation d'humour que prend le pastiche. Il y a quelque chose dans l'atmosphère contemporaine selon laquelle un pastiche doit être exercise du style - par quelqu'un qui en a un autre - ou humour, quelque part détourné. Quelque chose qui est allergique contre une application sérieuse et définitive de canons du passé des siècles de la foi. Tant que la foi en question est chrétienne et catholique. Ou, trop proche du catholicisme, orthodoxe russe.
J'ai beaucoup reproché à l'évêché de Créteil d'avoir opté pour une cathédrale moderniste. Il y a une église en face de la Salpitrière aussi qui me donne les vibrations subtiles d'une sémiapostasie, d'une perte pas de toute conviction catholique à différence de protestante ou juive ou athée, mais une perte de la convictions face aux préjugés des athées. Jamais que la Fraternité de Saint Pie X aurait accepté de bâtir selon un plan comme le projet de Frédéric Borel.
Mais l'attitude de Bertrand Delanoë explique certaines choses: peut-être les catholiques de Créteil n'ont-ils pas voulu volontairement s'effacer devant l'immigration islamique, peut-être ont-ils été mis sous pression par un maire socialiste? Non?
Et peut-être les Intégristes à Paris ont-ils du prendre une église par force, par manque d'autorisation d'en bâtir une nous mêmes selon les canons de l'architecture et de l'art catholiques.
Il y a quelques mois, un protégé de Bertrand Delanoë a voulu choquer les catholiques. Il a réussi. Là, aucune proteste de la part de Delanoë. Aucune. Pas une miette de considération qu'un blasphème ou deux pourrait être pastiche d'un autre déjà commis. L'horreur du pastiche est pour dire le moins sélectif dans cette mairie. Piété n'y est pas à chercher pour l'instant.
Ceci à propos des gens qui ont horreur des mots, mais pas de la laideur.
HGL
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