ENG: Juan de Torquemada (1388 – 26 September 1468), or rather Johannes de Turrecremata, ... FR: Juan Torquemada, né en 1388 à Valladolid, dans le royaume de Castille et mort le 26 septembre 1468 à Rome, dans les États pontificaux est un cardinal espagnol du XVe siècle. Il est l'oncle du Grand Inquisiteur Tomás de Torquemada. Juan Torquemada est membre de l'ordre des dominicains.
Cité par Newman. Lettre au Duc de Norfolk (Desclée de Brouwer 1970), p. 228:
Le Cardinal Turrecremata dit: "Bien qu'il soit clair que nous ne sommes pas soumis au pape absolument en toutes choses, puisqu'il peut parfois se tromper et commander ce qui ne doit pas se faire, il ne s'ensuit pas qu'on doive lui désobéir lorsqu'il commande ce qui est juste. Pour discerner les cas qui reclament obéissance et ceux qui appellent un refus, on se souviendra ce qui est dit aux Actes des Apôtres: 'On doit obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes'. Ainsi si le Pape ordonnait quelque chose qui serait contre la Sainte Écriture, ou contre les articles de foi, ou contre l'autencité des sacrements, ou contre la loi naturelle ou divine, il faudrait ne pas lui obéir, et de semblables prescriptions devraient êtres lassées de côté (despiciendus)*".
La note (*) renvoie à lœuvre Summa de Ecclesia, pp; 47, 48. Sur p. 403 de la même édition française de la Lettre au duc de Norfolk, il répète partie de cette citation, et renvoie à d'autres théologiens, sur la page suivante St Alphonse, St Robert Bellarmin, d'autres.
Y a-t-il d'autres signes que pour un Catholique la Bible passe avant le Pape?
Oui. Newman écrivit sa Lettre au Duc de Norfolk précisément après Vatican I. Or les deux constitutions dogmatiques sont:
La première constitution dogmatique du Concile Vatican I, Dei Filius, sur les rapports entre foi et raison, est votée à l'unanimité par les Pères conciliaires et ratifiée aussitôt par le pape le 24 avril 1870.
La deuxième constitution dogmatique Pastor Æternus concerne quant à elle l'infaillibilité pontificale et la primauté du pape.
Et, sur la deuxième, wiki dit:
Votée lors de la quatrième session du concile, elle a été proclamée solennellement par le pape Pie IX le 18 juillet 1870.
Donc trois mois après la première.
Regardons maintenant les textes:
Dei Filius
http://www.laportelatine.org/bibliotheque/encycliques/VaticanI/Dei_Filius.php
Ainsi elles ont commencé à ne plus tenir pour divine la sainte Bible elle-même, qu'elle affirmaient autrefois être la source unique et le seul juge de la doctrine chrétienne, et même à l'assimiler aux fables mythiques.
...
Or, cette révélation surnaturelle, selon la foi de l'Église universelle qui a été déclarée par le saint Concile de Trente, est contenue dans les livres écrits et dans les traditions non écrites qui, reçues de la bouche de Jésus-Christ même par les Apôtres, ou transmises comme par les mains des Apôtres, sous l'inspiration du Saint-Esprit, sont venues jusqu'à nous (Conc. de Trent. Sess. IV, Décr. de Can. Script.) Et ces livres de l'Ancien et du Nouveau Testament doivent être reconnus pour saints et canoniques en entier, dans toutes leurs parties, tels qu'ils sont énumérés dans le décret du Concile de Trente et comme on les lit dans l'antique édition latine de la Vulgate. Ces livres, l'Église les tient pour saints et canoniques, non point parce que, composés par la seule habileté humaine, ils ont été ensuite approuvés par l'autorité de l'Église ; et non pas seulement parce qu'ils contiennent la révélation sans erreur, mais parce que, écrits sous l'inspiration de l'Esprit saint, ils ont Dieu pour auteur et qu'ils ont été livrés comme tels à l'Église elle-même.
Mais parce que quelques hommes comprennent mal ce que le saint Concile de Trente a décrété salutairement touchant l'interprétation de la divine Écriture, afin de maîtriser les esprits téméraires, Nous, renouvelant le même décret, Nous déclarons que l'esprit de ce décret est que, dans les choses de la foi et des mœurs qui concernent l'édifice de la doctrine chrétienne, il faut tenir pour le vrai sens de la sainte Écriture celui qu'a toujours tenu et que tient Notre sainte Mère l'Église, à qui il appartient de juger du vrai sens et de l'interprétation des saintes Écritures ; en sorte qu'il n'est permis à personne d'interpréter l'Écriture contrairement à ce sens, ou même contrairement au sentiment unanime des Pères.
...
Mais quoique la foi soit au-dessus de la raison, il ne peut jamais y avoir de véritable désaccord entre la foi et la raison ; car c'est le même Dieu qui révèle les mystères et communique la foi, qui a répandu dans l'esprit humain la lumière de la raison, et Dieu ne peut se nier lui-même, ni le vrai contredire jamais le vrai. Cette vaine apparence de contradiction vient principalement ou de ce que les dogmes de la foi n'ont pas été compris et exposés suivant l'esprit de l'Église, ou de ce que les écarts d'opinion sont pris pour des jugements de la raison. Nous déclarons donc toute proposition contraire à une vérité, attestée par la foi, absolument fausse (Concile de Latran V, Bulle Apostolici regiminis). De plus, l'Église, qui a reçu, avec la mission apostolique d'enseigner, le mandat de garder le dépôt de la foi, tient aussi de Dieu le droit et la charge de proscrire la fausse science, afin que nul ne soit trompé par la philosophie et la vaine sophistique (Coloss. II, 8). C'est pourquoi tous les chrétiens fidèles non-seulement ne doivent pas défendre comme des conclusions certaines de la science les opinions qu'on sait être contraires à la doctrine de la foi, surtout lorsqu'elles ont été réprouvées par l'Église ; mais encore ils sont obligés de les tenir bien plutôt pour des erreurs qui se couvrent de l'apparence trompeuse de la vérité.
Et non-seulement la foi et la raison ne peuvent jamais être en désaccord, mais elles se prêtent aussi un mutuel secours ; la droite raison démontre les fondements de la foi, et, éclairée par sa lumière, elle cultive la science des choses divines ; la foi délivre et prémunit la raison des erreurs, et l'enrichit d'amples connaissances. Bien loin donc que l'Église soit opposée à l'étude des arts et sciences humaines, elle la favorise et la propage de mille manières. Car elle n'ignore ni ne méprise les avantages qui en résultent pour la vie des hommes ; bien plus, elle reconnaît que les sciences et les arts venus de Dieu, le Maître des sciences, s'ils sont dirigés convenablement, conduisent à Dieu, avec l'aide de sa grâce ; et elle ne défend pas assurément que chacune de ces sciences, dans sa sphère, ne se serve de ses propres principes et de sa méthode particulière ; mais, tout en reconnaissant cette juste liberté, elle veille avec soin pour les empêcher de tomber dans l'erreur en se mettant en opposition avec la doctrine divine, ou en dépassant leurs limites propres pour envahir et troubler ce qui est du domaine de la foi.
Pastor Æternus
http://nouvl.evangelisation.free.fr/pastor_aeternus.htm
Car le Saint Esprit n'a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu'ils fassent connaître, sous sa révélation, une nouvelle doctrine, mais pour qu'avec son assistance ils gardent saintement et exposent fidèlement la révélation transmise par les Apôtres, c'est-à-dire le dépôt de la foi.
Je ne vois que deux possibilités. Un pape pourrait dire que telle interprétation traditionnelle n'est pas dans les doctrines qui concernes la foi et les mœurs, et donc il serait libre de tolérer mais absolument pas d'imposer une interprétation modernisante.
Ou il peut reclamer l'infaillibilité, alors il s'agit de la foi et des mœurs, et alors il est lié à la tradition historique.
Hans-Georg Lundahl
Bpi, Georges Pompidou
Présentation de la
Sainte Vierge Marie
21-XI-2013
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