mercredi 30 novembre 2011

St Thérèse et St Paul vs "Père" Jacques Nieuviarts et Sophie Viguier-Vinson


La dernière écrit son article sur le doute.

Éric-Emmanuel Schmitt, Bertrand Vergely et Gabriel Ringlet sont alors censés donner des répères pour les crises de la foi. Lire St Thomas d'Aquin ne figure point parmi les astuces. Ni même lire les essais apologétiques de C. S. Lewis ou de G. K. Chesterton. Encore regarder le lieu biblique qui fera quelque difficulté, dire dans sa conscience: "cher bon Dieu, je crois ça, mais ça veut dire quoi, exactement" n'y figure non plus, avec la réaction juste après de regarder les commentaires catholiques qu'on trouve en quelques Bibles pour les laïcs, ou, si on veut approfondir, d'avoir une édition pas juste Haydock, mais aussi: Glossa Ordinaria, et les autres choses comme ça.

Et jeter une quelconque certitude moderne dans la poubelle ou la balancer par la fenêtre, pas du tout. Ou alors ça serait une lecture très hardi de Vergely:

Il est nécessaire de quitter les certitudes tranquilles de l'enfance pour trouver une foi plus adulte ...


Mais, il ne se contredit pas. À moins qu'il ne se contredise, il n'y a pas lieu à cette lecture hardie et salutaire. Les mots suivants excluent la bonne lecture, celle ou les certitudes jetables de l'enfance sont, par example: bien-fondu de l'école, bien-faisance de la psychiatrie et de la psychologie, liberté sous les lois dans le capitalisme et la République, égalité et justice dans les utopies socialistes marxistes, et, pourquoi pas, les 60 millions années qui sont censés nous séparer des dinosaures de type Tyrannosaurus Rex, et les quatre années-lumière qui nous sépareraient de l'étoile alpha Centauri (qui dit que ces certitudes étaient tranquilles?). Car, s'il n'entend pas plutôt des choses comme les qualités de Dieu (tout-puissance, bonté infinie, entre autres), les miracles du Christ, la Tradition de l'Église, comment alors expliquer les mots?:

...parfois moins entière, mais peut-être plus dynamique.


Biensûr, la foi des intégristes est peut-être plus dynamique, comme on vient de voir, mais qui oserait dire qu'elle soit "moins entière" - quand intégriste veut dire précisément "catholique du catholicisme entier"?

Éric-Emmanuel Schmitt met en scène un personnage intelligent féminin (astuce connue depuis Dan Brown, dont le roman devient quand même drôle par le fait que "princesse" est censée être intelligente, mais elle ne l'est pas - drôle avant que Teabing ne commence les blasphèmes, c'est-à-dire - mais aussi du bon côté en Jane Studdock, héroïne de That Hideous Strength, par C. S. Lewis) qui expérience ce que l'auteur veut que le lecteur expérience. Et voici, la belle de Schmitt:

Son personnage Anne de Bruges sent l'insuffisance de ses propres mots et même des Ecritures pour témoigner de l'expérience mystique.


C. S. Lewis, pour anglicain et sémimoderniste qu'il fût, avait une réponse. Ce n'est point l'expérience mystique qui valide une théologie, c'est une théologie qui valide, éventuellement, l'expérience mystique. Sophie (mal nommée?) poursuit avec une citation directe:

L'auteur s'en explique: "Il n'existe pas d'alphabet universel pour rendre compte de la Vérité. ...


Mais si: l'alphabet latin et l'alphabet grec, écrits en cendres dans la forme d'une croix de Saint-André (un X), là l'Église rend compte de la vérité reçue d'en haut.

... On ne peut que s'en approcher avec un langage imparfait. ...


Le langage peut ne pas rendre compte de toute l'essence divine, sauf en généralités comme les 12 qualités ou la rélation à la créature ou les très généralement exprimées rélations entre les trois personnes. Mais il y a un langage perfectionné pour ça, par Dieu et par l'Église, il y a d'autres langues vraiment moins parfaits même que ça.

... Cela nous amène parfois à trébucher et à douter."


Ève n'a trébuché que parce qu'elle a écouté le serpent. Le serpent mensonger. Nous, on trébuche assez souvent, mais pas forcément dans les choses de la foi, à cause de cette chute. Allons-donc jeter un coup dœuil sur les mensonges directes. Il y en a.

  1. "Sainte Thérèse doutait aussi."
    Dans un carré noté Repères.

    Illustré par "même Jésus me paraît absent" et "que la pensée du Ciel, si douce pour moi ne soit plus qu'un sujet de combat et de tourment..." - mais, comme la sainte elle-même nous le note: ce qu'elle manquait à l'occasion n'était pas la certitude de la foi, c'était "les consolations". Or, le doute est l'absense de certitude, mais l'absense des consolations, ça s'appelle la sécheresse. Sa mérite, sa victoire, n'est pas d'avoir réussi un compromis entre foi résiduelle et doute, c'est de ne pas avoir douté des vérités, même dans la sécheresse.

    La rubrique constitue donc une mensonge.

  2. "Adam et les dinosaures"
    À côté il y a la chronique de "père" Nieuviarts, "Assomptionniste".

    Il confirme le préjugé moderne, invérifiable, de fait contesté, mais dans l'école présenté comme "vérité" selon lequel "les dinosaures, c'était avant Adam et Ève." On avait biensûr pas mal de chroniqueurs avant? Pas juste les anges qui ont vu les six jours, même avant la création de l'homme, mais en plus un tas d'autres créatures intelligentes, qui ensevélissent chaque fossil avec la note écrite "60 millions d'années avant Adam et Ève," par example. Et, je l'ai noté autre part, les méthodes qu'on utilise pour "constater" les 60 millions d'années, ce n'est pas trop honnête intellectuellement. Mais que notre prétendu Assomptionniste réponde ça, non.

    Comme je met les mots mêmes cités de Sainte Thérèse contre Sophie Viguier-Vinson, ou quiconque ait écrit les "repères", je met St Paul contre l'Assomptionniste-moderniste.

    "Comme la mort est entré au monde par le péché d'un seul homme, ainsi la vie est rentrée par la justice d'un seul."

    Il s'agit biensur d'Adam et du Christ. Or, on ne devient pas un fossil sans mourir, et si ni personne ni aucun animal, ni aucune plante, ni rien ait souffert la mort individuelle avant Adam, alors, les dinosaures ne peuvent pas être avant lui non plus. Celui qui le prétend, soit il ne croit pas (par malheur CSL s'est exprimé dans ce sens, il avait cru le prétendu évêque anglicain Gore en ça), soit il ne pense pas avec la meilleure cohérence, ou, au moins, il n'a pas très bien fait attention.


Bon, souhaitez donc, comme cadeaux de Noël, par exemple une Bible Crampon bien commentée. Je ne sais pas quel commentaire est pour le monde francophone ce que Haydock est pour le monde anglophone, mais demandez une Bible bien commentée. Et quelle que sera la sécheresse qui vous assaille, quelle que sera votre doute sur votre personne d'y pouvoir parvenir, ne doutez surtout pas du Ciel. Ni de l'Enfer. Les deux existent. Les conditions pour aller à l'un endroit ou à l'autre sont connues.

Hans-Georg Lundahl
Mansionibus
St. André Apôtre
L'A d S MMXI

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