mardi 29 octobre 2013

Réponse à FSSPX sur Josué et Galilée

Voici ce que dit FSSPX dans le but louable de défendre l'infaillité de l'Église (article Galilée, condamné à être réhabilité ?):

Les hostilités sont déclarées dès la fin de 1611 par les péripatéticiens. On accuse Galilée de se mettre en contradiction avec la Sainte Écriture. Par là-même, on fait glisser le débat du terrain scientifique (quel système, celui de Ptolémée ou celui de Copernic s’accorde le mieux avec l’expérience ?), au terrain exégétique (quelle est l’interprétation à donner aux passages de la Bible ayant trait à la constitution de l’univers ?). Entre autres, le chapitre X du Livre de Josué laisse à penser que la terre est immobile et que le soleil tourne autour.

Soleil, arrête-toi sur Gabaon Et toi, lune, sur la vallée d’Aialon !

Et le soleil s’arrêta, la lune se tint immobile, Jusqu’à ce que la nation se fût vengée de ses ennemis. N’est-ce pas écrit dans le Livre du Juste ?

Le soleil s’arrêta au milieu du ciel Et ne hâta pas son coucher comme tout un jour.


Inspirée par Dieu, la Bible jouit de l’inerrance et ne contient ainsi aucune erreur. Mais encore faut-il bien l’interpréter ! Cette tâche importante a été confiée à l’Église par Jésus-Christ . Pour les questions de la foi et des mœurs, les conciles de Trente et du Vatican rappellent aux exégètes qu’ils doivent, s’en tenir au sens donné par les Pères de l’Église ou défini ultérieurement de manière infaillible.

Mais la Bible n’est pas un livre scientifique : pour ce qui concerne les phénomènes de la nature et l’agencement de l’univers, l’Écriture Sainte s’exprime selon le langage usité de l’époque, comme tout le monde en parle, c’est-à-dire d’après les apparences. Le pape Léon XIII l’a rappelé dans l’encyclique Providentissimus : “Les écrivains sacrés ou, plus exactement, l’Esprit de Dieu qui parlait par leur bouche, n’a pas voulu enseigner aux hommes ces vérités concernant la constitution intime des objets visibles, parce qu’elles ne devaient leur servir de rien pour leur salut.” L’écrivain sacré est ici cause instrumentale de la Révélation : il est un instrument mû par l’Esprit-Saint qui respecte sa langue et sa culture propres.


Inspirée par Dieu, la Bible jouit de l’inerrance et ne contient ainsi aucune erreur. - Pleinement d'accord.

Mais encore faut-il bien l’interpréter ! Cette tâche importante a été confiée à l’Église par Jésus-Christ . - Pleinement d'accord.

Pour les questions de la foi et des mœurs, les conciles de Trente et du Vatican rappellent aux exégètes qu’ils doivent, s’en tenir au sens donné par les Pères de l’Église ou défini ultérieurement de manière infaillible. - Pour le Concile de Trente je ne suis pas d'accord sur la restriction que ceci vaille uniquement pour "les questions de la foi et des mœurs". Je n'ai pas vérifié si Vatican I fait cette restriction.

“Les écrivains sacrés ou, plus exactement, l’Esprit de Dieu qui parlait par leur bouche, n’a pas voulu enseigner aux hommes ces vérités concernant la constitution intime des objets visibles, parce qu’elles ne devaient leur servir de rien pour leur salut.” - D'accord en ceci que les écrivains n'ont pas voulu faire des cours de bactériologie (ou même selon certains n'ont pas pu). Ni de théorie atomique pourvu qu'elle soit vraie. Et ceci me semble être ce qu'a voulu exprimer Pape Léon XIII.

Notons une chose. Les écrivains sacrés en nous enseignant des vérités historiques ont voulu exprimer avec exactitude ce qu'ont dit les protagonistes. Si l'écrivain ne veut pas citer un vocatif, il ne met pas un autre vocatif dans la bouche d'une personne. Jésus a souvent dit "vé vous, Pharisiens et Sadducéens, car" ... et ainsi de suite, quand St Jean résume ces groupes dans le mot "Juifs" il ne met pas ce mot dans la bouche du Seigneur. Il écrit plutôt "et il disait aux Juifs 'vé vous, car ...'" (traduit-on "malheur à vous"?) - car Jésus n'avait pas l'habitude de résumer les groupes de ses ennemis sous le vocable Juifs, tandis que ce peuple ne l'avait pas encore rejeté. Un auteur sacré ne ment donc pas sur un vocatif utilisé dans les paroles d'une personne biblique. Il peut par contre en omettre un.

Donc, Josué a réellement dit, en faisant ce miracle "Soleil, arrête-toi sur Gabaon Et toi, lune, sur la vallée d’Aialon !". Ou, peut-être, selon un autre texte qu'un Juif m'a traduit de sa citation en Hébreux "ne bouge pas de Gabaon, ni toi Lune du vallée d'Aialon".

Notons aussi, Josué n'a pas eu l'intention d'enseigner. Il a eu l'intention de faire un miracle. Et il a désigné le miracle avec exactitude. Comme son homonyme Jésus en disant aux démons de sortir d'un tel ou d'un tel, c'est en ceci que consistait le miracle.

Il est inconcevable (ou pas concevable sans grossière impiété) que les miracles d'exorcismes en réalité corrigent une aberration purement dans la mentalité propre de la personne possédée en s'adressant à des pseudopersonnes, des personnages produits par le dérèglement de la personne humaine dite possédée comme si ces pseudopersonnes doivent sortir. Ce qui reste concevable est que des personnes sans corps s'étaient emparées du corps d'un malheureux contre sa volonté et que ces intrus par l'exorcisme sont expulsés, c'est à dire exactement ce que Notre Seigneur dit quand Il fait les exorcismes.

Donc, si le miracle était fait en arrêtant la rotation de la Terre, pourquoi Josué ne s'est-il pas adressé à la Terre plutôt qu'au Soleil et à la Lune? Donc, il convient de croire que si Josué s'est adressé au Soleil et à la Lune, c'étaient à eux de s'arrêter, c'est à dire que c'est normalement eux qui tournent autour de la Terre.

Je ne sais pas si la variante de texte - que m'avait confié ce Juif là - aurait quelque rapport avec cette question, vue qu'alors il y aurait quelque chose de rélatif et de négatif dans les mots. Je ne maîtrise pas l'Hébreu, j'ai du prendre sa traduction en bonne foi sans pouvoir vérifier si elle est bonne.

D'ailleurs, le texte reçu par l'Église et les commentaires patristiques devraient suffire pour faire valoir la variante citée par la FSSPX. Et même là, reste que c'est au Soleil et non à la Terre que Josué adresse ses mots.

Il y a un autre côté (pour encore citer l'article de la FSSPX):

De plus, la condamnation de 1616 évite soigneusement de taxer Galilée d’hérésie formelle ; tandis que celle de 1633 ne fait que suspecter avec force l’accusé d’hérésie : le système copernicien que défend Galilée n’a jamais été déclaré hérétique pour les raisons déjà évoquées plus haut. Mais l’imposer comme un dogme et quitter le terrain de la science pour investir celui de l’exégèse, voilà ce que les plus hautes instances de l’Eglise ne peuvent à juste titre tolérer, moins d’un siècle après les débuts de la Réforme.


Par contre la condamnation de 1633 condamne deux thèses, une comme hérétique et une comme "au moins erronnée".

Il faut encore garder à l’esprit qu’à l’époque de Galilée, la théorie copernicienne n’était pas suffisamment prouvée, et le système de Ptolémée, perfectionné au cours des siècles, s’accordait encore très bien avec les observations des astronomes.


La théorie copernicienne ou ses avatars modernisés ne sont à mon avis toujours pas suffisemment prouvés, et la théorie de Ptolémée a été détruit par Galilée, et les juges n'ont pas essayé de le sauver. La terre serait le seul corps autour duquel tourne un corps céleste? Les lunes de Jupiter disent le contraire et Galilée n'a pas été condamné pour les lunes de Jupiter. Et ainsi de suite.

J'ai quand à moi poursuivi un raisonnement visant à démontrer que ni les considérations de mécanique céleste, ni celles de l'optique prouvent le système copernicien. Si un stylo n'est pas tenu par une main, il obéit uniquement à la gravitation. S'il est tenu par une main, il obéit à une volonté. Donc, rien d'étonnant si les mouvements célestes obéissent aux volontés de Dieu (pour la rotation diurne) et des anges qui obéissent à Dieu (pour les mouvements plus spécifiques). Et si telle ou telle étoile montre un mouvement qu'on appelle "parallaxe" ... si les causes ne sont que mécanique, ça devrait être une parallaxe, c'est à dire un mouvement apparent d'un objet non mu vu par un observateur qui lui-même est déplacé pendant ce temps: si par contre les causes comprennent aussi les causes volontaires, on n'exclut pas que tel ou tel ange dans avec son étoile en temps avec le Soleil.

Je ne vois pas en quoi ceci pourrait me rendre rébelle à l'église.*

Hans-Georg Lundahl
BU Nanterre
St Jean d'Autun
29-X-2013

*Par contre, je ne vois que trop bien comment ça me rendrait stupide dans les yeux des franc-maçons qui le sont eux-mêmes. La douleur est de voir des Catholiques s'y associer.

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