mercredi 18 avril 2012

Crombette Kantien? Ou juste trop Jules Ferrysé par l'école?

Permettetemi, Eccellenza, di trovare che questo è un po' corto e filosoficamente un po'debole, giacché risalire dalla creazione al Creatore è presupporre che esiste un Creatore, che è appunto quello che bisogna provare.Permettez-moi, Excellence, de trouver que ceci est un peu court et philosophiquement un peu faible, vue que prendre la création comme appui pour aller au créateur est présupposer qu'il existe un créateur, qui est le point qu'il convient de prouver. [Retraduit de la traduction italienne, comme dans la suite]


Bon, non. Court, oui, mais parce que la preuve est faite par d'autres théologiens déjà auquel la commission préconciliaire renvoie. Mais philosophiquement faible, non. À moins de l'exécuter avec juste la rhétorique: "vous voyez tout ce qui nous entoure? On l'appelle création, or ça s'appelle création parce qu'il y a un Créateur" - une bonne introduction pour les très petits mais pas une bonne preuve vis-a-vis les athées. Mais sans doute les membres de la commission préconciliaire n'ont pas voulu que ça soit l'appui, mais plutôt tel ou tel charactéristique de ce que nos adversaires appellent réalité et nous réalités créées ou création, qui doit prouver et qui prouve aussi qu'un Créateur ou encore une première cause contemporaine est indispensable.

Passiamo al limite: noi ci troviamo in presenza di questo dilemma iniziale: l'essere o i niente.Passons au limite, nous nous trouvons en présence de ce dileme initial: l'être ou le néant.
Siccome l'essere non può uscire dal niente, se vi è dell'essere, bisogna che ci sia sempre stato, e siccome l'estensione di questo essere non può essere generata dal niente, l'essere è necessariamente infinito nella durata e nello spazio.Comme l'être ne peut originer dans le néant, si être il y a, il y a besoin qu'il soit été depuis toujours, et comme l'extension de cet être ne peut être généré du néant, l'être est nécessairement infini dans la durée et dans l'espace.
Ora, vi è dell'essere nel mondo.Or, il y a de l'existence dans le monde.
Qualcuno potrà divertirsi e negare che noi esistiamo, ma negare è dire, e dire è un atto che manifesta l'esistenza.Quelqu'un pourra s'amuser et nier que nous existons, mais nier c'est déjà dire, et dire est un acte qui manifeste l'existence.
Questo significa forse che, nell'essere infinito ed eterno, avremmo la prova dell'esistenza di Dio?Ceci signifie peut-être que, dans l'être infini et éternel nous avons la preuve de Dieu?
Quale Dio?Quel Dieu?
Il Dio personale dei cristiani?Le Dieu personnel des Chrétiens?
Il vago deismo della massoneria anglosàssone?Le déisme flou de la maçonnerie anglosaxonne?
Il panteismo di Spinoza?Le panthéisme de Spinoza?
O il Cosmos dell'ateismo russo?Ou le cosmos de l'athéisme russe?
Chi giudicherà le opinioni in merito?Qui jugéra les opinions en point de mérite?
Ci ritroviamo davanti il problema iniziale: provare che vi è un Dio personale e che è distinto dalla sua creazione.Nous nous retrouvons avant le problème initial: prouver qu'il y a un Dieu personnel et qu'il est distinct de sa Création.


Non, pas tout à fait. Ayant prouvé que l'être est infini dans la durée (St Thomas prenait ça comme troisième voie, pas comme la première), il convient de faire la prochaine preuve pour vérifier philosophiquement les qualités nécessairement inhérents à un être infini dans la durée.

Je n'ai pas bien compris la preuve pour l'infinité dans l'espace. St Thomas d'Aquin donne une autre dont je ne me souviens pas. Plus précisement que Dieu n'est pas limité dans l'espace. Mais si ça signifie que Dieu existe dehors de l'espace ou que c'est dans l'espace qu'il na pas de limites ...

Pour St Thomas, l'évidence la plus sûre était que l'Univers bouge autour de nous chaque 24 h un peu plus de 360°: d'où la nécessité d'un moteur primaire qui doit nécessairement être simple, puisque capable d'avoir un effet tellement unifié. Ensuite de simplicité à non-matérialité, de non-matérialité à spiritualité ou personalité. Ce qui pose biensûr un problême si l'on nie le tour du cosme quottidien et le résout dans une illusion engendrée par un tour purement locale, celui de la terre en y ajourtant les tours de la terre et des planètes: car alors l'argument tendrait à donner raison a G. Bruno et aux Mormons. Mais non aux déistes, ni aux spinozistes.

Si l'on prend l'être ayant une durée sans début, comme la preuve la plus évidente, effectivement le problème se pose autrement. Alors, C. S. Lewis prouve (en Miracles, première édition 1947) que non seulement il y a un être éternel (en effet il n'aborde pas ça, puisqu'il le trouve terrain commun entre Chrétien et athées), mais il y a une raison éternelle, puisqu'il y a la raison, et cette raison éternelle est morale, puisqu'il y a de la moralité. Là il rejoint Averroës très brèvement mais pas fatalement pour le quitter le chapître prochain en reprenant à son compte toute la réfutation que fait St Thomas d'Aquin du panpsychisme averroïste. Il prouve aussi que la matière ne peut pas être indépendante de la raison éternelle, car alors il y aurait deux éternels: ni est-ce la raison qui dépende de la matière, car la rélation entre raison et matière est assymétrique dans le sens que quand la raison ordonne la matière elle s'améliore, quand la matière ordonne la raison (par exemple ivresse, fatigue, mais aussi désirs très ancrés dans les hormones), celle-ci se déteriore.

Dans les deux cas, la preuve d'un Dieu personnel dont dépend la création et nous avec pose plusieurs étapes, et il est injuste d'en prendre la première pour ensuite se plaindre qu'elle n'arrive pas au bout.

La forme de sa boutade rappelle Kant qui donnait une boutade à la preuve de St Anselme, et il la mésapplicait à la preuve de St Thomas, en ignorant la différence et celle-ci capitale entre "présuppose" comme explication et "présuppose" comme preuve.

Ensuite il aborde un tout autre problème: l'Église croit-elle dans l'Inerrance Biblique?

Bon, il a tort de dire pour toute l'humanité que c'est la Bible qui nous démontre Dieu. C'est par la Bible que nous - et je parle de nous comme nous aujourd'hui - que nous connaissons certaines véritées sur Dieu, mais que Dieu a choisi de révéler à tel ou tel homme avant qu'il n'écrive le récit des révélation. C'est par la Bible aussi que nous connaissons certaines des miracles et des prodiges par lesquels Dieu a confirmé que tel ou tel homme était envoyé ou chéri par lui (pour David nous nous fions à Samuel, d'abord, mais aussi la victoire sur Goliath et la délivrance des Israelites des Idolâtres: pour Moïse sur les prodiges comme la partition de la Mer Rouge, etc.): mais les miracles et les prodiges étaient là bien avant la Bible.

C'est pourtant vrai que la preuve par les miracles est la plus évidente de toutes, et donc que les annales des miracles, Bible ou Martyrologue (ou Légende d'Orée avec certaines réserves, pas trop) doivent être chéris comme à la fois la preuve d'un Dieu qui est capable de faire miracles et la preuve qu'il préfère tel homme juste à tel autre injuste et comme exemple en quoi consiste concrètement la justice et l'injustice. Donc, pour nous qui vivons aujourd'hui, à part des miracles plus récentes, comme à Lourdes, c'est surtout par les récits contenus dans la Bible que nous connaissons le vrai Dieu.

Les preuves philosophiques étaint au début réservés aux philosophes, qui parfois se posaient des questions qu'ils auraient pu laisser en se fiant simplement à la révélation, soit par ignorance de la révélation, et alors ils avaient un mérite (notemment Socrate, Platon, Aristote), soit par désir de supplémenter les erreurs dans la philosophie payenne avec le christianisme comme juge de leurs vérité et leurs erreurs, et estimant qu'une raison naturelle douée et attentive aurait du arriver à certains résultats de la révélation, et alors encore ils avaient un mérite (notemment St Thomas d'Aquin), ensuite aussi parfois par mépris de la révélation comme quelquechose de trop naïf: là il y a un démérite, mais le cas est aujourd'hui tellement répandu que c'est devenu méritoire de répondre aux bêtises des philosophes antichrétiens. Y compris les Teilhard de Chardin.

Hans-Georg Lundahl
BB, la Mairie
18-IV-2012

PS: c'est pour ça que j'ai donné des lien vers les thèses souscrites par Bautain: petitlien.fr/bautain et pour les latinistes désireux de débusquer l'averroïsme courant (plus récemment appelé spinozisme), vers les thèses condamnés par Tempier, évêque de Paris. La condemnation n'a pas été revoqué qu'en "partie théorique". Si quelqu'un est capable de prouver une divergence entre St Thomas d'Aquin et Tempier, alors il est libre malgré ces condemnations, de prendre la position de St Thomas d'Aquin. Il ne suit pas qu'on soit canoniquement libres de diverger des deux quand ils sont d'accord. petitlien.fr/tempier

6 commentaires:

  1. Page 23 et un peu avant il y a un diatribe contre le thomisme.

    Crombette a la mérite de mal interpréter St Thomas à peu près de la même manière que le font les (comme on les nomme) Orthodoxes. Si on interprête quelque chose mal, c'est un mérite de le faire de façon de résumer le malentendu de quelqu'un ou quelques-uns plus importants.

    Da dove, del resto, il "maestro" ha tratto le sue affermazioni? Su quale testo scritturale le appoggerebbe? Non ve n'è nessuno.

    Que le Fils est né par la voie de l'intelligence n'est pas la même chose que s'il était né de la seule intelligence comme n'ayant rien d'autre qu'intelligence du Père. Et les appuis scripturales parlent du Fils comme Verbe ou Sagesse du Père. En Dieu "intelligence" ne doit jamais être pris pour "réflection" ou "syllogisme intelligent".


    Se Dio Padre dovesse aver pensato suo Figlio e voluto il suo Spirito perché "fossero", siccome le operazioni della sua Intelligenza e della sua Volontà non sono necessarie ma contingenti, il Figlio e lo Spirito non essendo necessariamente, non sarebbero Dio, ma creature, e non ci sarebbe Trinità divina.

    St Thomas ne dit pas que Dieu le Père pense la Fils et alors il existe, il dit plutôt que Dieu le Père pense soi-même et le Fils est cette pensée parfaite, cette autoconnaissance parfaite qu'a le Père de soi-même. Une autoconnaissance d'une créature serait inférieure à cette créature, et sa pensé serait effectivement contingente. Encore, il ne dit pas que le Père et le Fils veulent le Saint-Esprit pour qu'Il existe, mais qu'Ils se veulent, qu'Ils s'aiment, et le Saint-Esprit est cet amour. Et aussi cette volonté de l'un de l'autre est nécessaire et non une volonté contingente, comme ça serait pour une créature. Cet amour n'est pas inférieur ni moins éternel que les Deux Personnes qui s'aiment à travers Lui: donc il est la Troisième Personne Divine.

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  2. Il a aussi le mérite de nommer le vrai adversaire nominaliste de St Thomas, qui n'est pas Étienne Tempier évêque de Paris, mais Durand de Saint-Pourçain O.P., évêque de Puy et ensuite de Meaux (donc prédecesseur de Bossuet). Il trouvait une contradiction entre le fait d'engendrer le Fils par Nature et de l'engendrer par Intelligence, comme si intelligence était synonyme de réflection d'intelligence.

    Il est nécessaire que Dieu ne s'oublit pas, ni ne dépasse quoi que ce soit en soi-même par négligence: son intuition de lui-même ne peut pas être inférieure à lui-mêm. Il est aussi nécessaire que cette nécessité ne soit pas une contrainte mais quelque chose que le Père veut Bien.


    Vu que c'est à Dieu de se connaître lui-même de cette façon trinitaire, il devient blasphème d'Apollon de Delphes de démander aux hommes de se connaître eux-mêmes. Dieu nous connaît parfaitement, ça nous suffit, car il se connaît lui-même parfaitement.

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  3. La diatribe antithomiste continue: on énumère les papes qui soutenaient St Thomas sans faire mention des papes qui ont laissé lever les condamnations de l'évêque Étienne Tempier par son successeur médiat, Étienne III de Paris, 48 ans après.

    Malheureusement Crombette fut à travers son évêque plus entendu par l'antithomisme (quoique ce n'était que lui), que par son opposition aux thèses anti-inerrantistes. En plus, avant le diatribe antithomiste il avait lui-même gâché un peu l'inerrantisme en affirmant que l'Hébreux de Moïse était une langue de la suite incomprise jusque dans sa structure - une chose qui n'arrive qu'aux langues mortes, comme l'Étrusque. Il imagine même que le Copte ait une structure pareil au Chinois. Il est toujours catastrophique comme philologue.

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  4. Mais il se rattrape en mettant en cause l'idéologie moderne et laïciste de la démocratie. Pp. 31 et suiv.

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  5. Et là où on doit réellemnt une excuse aux Algériens:

    Il cardinale Lavigerie, che si intendeva di colonialismo, scrisse a Napoleone III per domandargli l'autorizzazione, fino ad allora rifiutata ai preti cattolici, di evangelizzare gli indigeni d'Algeria. Egli si faceva forte di convertire i Kabìli. Ma Napoleone III rispose con un rifiuto.

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